Un peu avant d'entrer au service de sa Majesté Marvel, le réalisateur James Gunn se faisait remarquer avec un film assez étonnant et au casting plutôt surprenant, notamment Nathan Fillion en costume de super héros ridicule et prêchant la parole de Jésus ou encore Ellen Page en jeune femme complètement tarée adepte de comics.
Le nom de ce film, c'est Super.
Sorti en 2011, sa ressemblance avec Kick-Ass, d'abord frappante, laisse très rapidement place à un anti-héros violent interprété par le génial Rainn Wilson qui, ayant perdu sa femme et persuadé qu'elle a été kidnappé par un dealer, se lance dans une quête divine pour la retrouver en enfilant l'habit de super héros. Complètement aveuglé par sa prétendu foi, il n'hésite pas à faire régner la justice (ou la terreur) en défonçant le crâne des gens à coup de clé à molette.
Sur un format un brin trop court, laissant peu de temps pour développer l'intrigue en profondeur, James Gunn réussit pourtant l'exploit d'offrir une comédie d'action ultra violente, gore et délicieusement gamine dans son traitement, que ce soit avec des insert de dessins mal fait ou avec une B.O punk rock dont les rémanences se feront ressentir jusque dans son Suicide Squad de 2021.
Et pourtant, malgré son côté gamin et ouvertement provocateur, il y a un personnage principal touchant dans ses dernières minutes d'apparition qui, bien qu'ayant effectué une action vengeresse outrageusement violente, laisse transparaître un Américain lambda moyen en mal de repères, aveuglé par sa quête.