Des sensations ambivalentes devant Super. Dans la série des films de super-héros-sans-pouvoir-de-la-vraie-vie-biens-loosers, ce film en reprend tous les ingrédients pour proposer une bouillabaisse parfois réjouissante, souvent navrante, mais globalement très mal assaisonnée, déséquilibrée, au final fade passée le léger écœurement de la dégustation.
Alors que sa femme (incarnée par Liv Tyler), ancienne toxico, replonge dans la drogue et quitte son mari (Excellent Rainn Wilson) pour un baron de la drogue, ce dernier à une révélation mystique, il fait partie des élus, il doit devenir un super-héros, redresseur des torts, pourfendeur des irrespectueux de la loi... A coups de clef anglaise.
Ça commence comme un genre de blague potache avec pour anti-héros un looser pas même sympathique de crétinerie molasse, ça verse assez vite dans un mélange improbable de violence inutile surmontée d'incrustations incongrues d'onomatopées de comics. De fait, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Trop réaliste pour faire bande dessinée, trop gore pour être agréable à suivre, quelques délires surnagent mais pas de quoi sauver la barque. Surtout, les personnages sont très vite horripilants, Ellen Page en tête dans son rôle de psychopathe costumée. S'il y a bien un point sur lequel Super fait mouche, c'est de dissuader quiconque de devenir un justicier masqué tant cette paire improbable a des penchants à la boucherie gratuite et aux troubles mentaux.
Reste quelques bonnes scènes parsemées dans la première moitié du film qui font sourire voire rire, et une cerise hypertrophiée sur un gâteau faiblard, Nathan Fillion en Holy Avenger !