Bel hommage de la part de James Gunn et de Peter Safran de relancer la branche ciné de DC, renommé DC Studios, avec comme premier film un documentaire (acheté à Sundance en 2024) sur l'incarnation de Superman sur grand écran ainsi qu'un modèle de courage face à la maladie, Christopher Reeve.
Comme son titre le suggère, on parle de la vie de cet acteur dont la carrière a été bouleversée par son rôle de Superman, qu'il jouera quatre fois, car il avait un naturel déconcertant et prenait son rôle très au sérieux, de sorte qu'on croit vraiment qu'il volait à l'image. Personnellement, c'est toujours ce que j'ai vu de mieux dans un film tiré de comics, car comme de nombreuses personnes interrogées disent, on y croit. Ne serait-ce que dans cette scène magnifique où, en se redressant puis en changeant le ton de sa voix en passant de Clark Kent à Superman, le tout dans le même plan, c'est clairement le rôle d'une vie. Ce qui lui a sans doute plu, parfois même dépassé, car on le voyait vraiment en tant que Superman, mais surtout pesé dans sa carrière de comédien, car il n'aura jamais d'autres succès au cinéma, sans cesse ramené à ce rôle. Quoiqu'il ait pu jouer d'autres très bons personnages dans Quelque part dans le temps (peut-être son film que je préfère) ou La rue, qu'il a obtenu de la part de la Cannon en échange de Superman IV.
Le documentaire est très généreux en archives, avec la participation de membres de sa famille (ses trois enfants, son demi-frère), d'amis (Susan Sarandon, Glenn Close, Whoopi Goldberg), mais surtout, il met en valeur cet acteur et être formidable qui était Robin Williams, son meilleur ami. Car ils ont démarré leur carrière en même temps dans une colocation à New-York, et à chaque moment de la vie de Reeve, y compris dans le pire, celui-ci sera toujours présent, jusqu'à organiser à la date anniversaire de son accident une énorme fête.
Une large partie du film est également consacrée à sa vie après son accident de cheval, où sa moelle épinière sera sectionnée, le laissant à jamais sur un fauteuil roulant avec un respirateur en permanence. Mais qu'importe les difficultés, il va se battre pour pouvoir marcher à nouveau, on le voit au quotidien avec un courage remarquable faire ses rééducations, prêcher la bonne parole auprès d'associations, collecter des fonds pour la recherche médicale, comme si en quelque sorte ce drame lui avait donné un sens à sa vie. Jusqu'à sa disparition en Octobre 2004, suivi moins de 18 mois plus tard par son épouse, Dana, dévouée jusqu'au bout.
On peut reprocher au documentaire d'être un peu enjolivé, avec ces séquences inutiles en CGI où une statue de Superman se fige dans l'espace, couverte progressivement de Kryptonite pour suggérer l'état de Reeves au cours de sa vie, ainsi qu'une musique omniprésente, mais il se veut assez franc sur les quelques défauts de l'acteur. Mais il met également en lumière quel homme formidable il devait être, grâce à la lutte contre la maladie, dont ses enfants ont repris le flambeau, mais il restera pour toujours Superman, peu importe ceux qui ont suivi depuis...