O'Brother
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le 8 avr. 2023
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Les portages de jeux vidéos au cinéma, cela n'a jamais vraiment été ça... Et surtout quand on s'acharne à les transposer en live. Il n'y a qu'à voir l'antique et psychotronique Super Mario Bros. de 1993 pour s'en convaincre.
D'autant plus que l'on s'acharnait, et encore aujourd'hui, à transposer des personnages improbables dans notre réalité, alors que le média avait, surtout à l'époque, tout de la fantaisie et du monde à part. Cela a donné des non-sens improbables, ou encore des frissons de la honte nous parcourant l'échine, comme l'adaptation récente de Sonic, qui avait tout de l'hérésie.
Un Super Mario en animation, aussi tardif soit-il, pouvait donc dès lors représenter une sorte de gage au spectateur. Celui que les exécutifs comprenaient enfin que le jeu vidéo est une œuvre à part qui ne peut se suffire des tropes du cinéma pour exister et respecter ses sources.
Confier un Super Mario aux gars d'Illumination pouvait apparaître comme sage, car de toute évidence, la qualité technique serait au rendez-vous. Et ce le cas, fort heureusement. Car tandis que les décors s'avèrent la plupart du temps chatoyant, l'animation se montre au top.
Le scénario, lui, même s'il ne cassera pas des briques, ne dépare pas dans l'univers de Mario.
Sauf que quand même, quelque chose cloche...
Mamma mia, encore raté.
Car si l'on retrouve tous nos personnages chéris, ainsi que certaines impressions véhiculées par le jeu, on ne retrouve pas forcément ce qui fait tout le sel d'un Mario manette en main. Ni nos souvenirs anciens.
Car le gamer qui avait dix ou vingt ans à l'époque se retrouve, dans sa salle de cinéma en 2023, avec un goût de trop peu. En effet, si le moment n'est pas désagréable a priori, on se demande encore pourquoi on s'acharne à inscrire le plombier moustachu et son frère dans une pseudo réalité, en leur collant une famille, des enjeux tartinouilles, le désir de plaire à son papa et un vrai boulot.
Car on se retrouve avec un fan service de chaque instant, qui ne fonctionne cependant qu'avec les jeux les plus récents mettant en scène notre salopette rouge montée sur ressorts : on se retrouvera donc avec de larges tranches des opus les plus récents de Mario Kart, un tout petit peu de Mario Odyssey et du Smash Bros longuet le temps d'un affrontement entre Mario et Donkey Kong. Tandis que la seule séquence un peu autre, et sombre, essayant de lorgner du côté de Luigi's Mansion, sera vite évacuée pour ne plus jamais y revenir.
On se retrouvera donc avec la sensation, au final, d'un monde assez étriqué et sans horizon lointain, alors que tous les éléments des plus anciens Mario ne dépasseront presque jamais le stade du clin d'oeil.
Cela a d'autant plus de mal à passer que la variété des mondes et des styles graphiques, de l'aspect naïf de Super Mario World à la technique bluffante pour l'époque de la trilogie Super Nintendo Donkey Kong Country, ou encore, soyons fou, la 2D dessinée de Yoshi's Island ou les expériences autres de Super Mario RPG et Paper Mario, auraient pu garantir un renouvellement constant de l'univers.
Quant à Wario... Ah ah ah ! Mais c'est qui Wario ???
Il ne faut donc pas se leurrer : on sent très fort que les gars du studio Illumination en gardent pas mal sous la pédale dès lors que des Yoshi n'apparaîtront que quelques millisecondes à l'écran, histoire d'élargir l'univers pour les prochaines suites qui ne manqueront pas de débarquer sur les écrans, chose confirmée par une deuxième scène post-générique peu inspirée et sortie de nulle part, rappelant furieusement le Godzilla de Roland Emmerich...
La maladresse l'emportera enfin en plus d'une occasion, en utilisant plus que de raison une musique années 80 totalement random et hors-sujet, tandis que Bowser comptera fleurette au piano à sa Peachounette... On croit rêver...
Tout cela pour dire que Super Mario Bros, le Film, même en animation, c'est pas encore vraiment ça.
Behind_the_Mask, qui a sans doute trop mangé de champignons.
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le 8 avr. 2023
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