Super Size Me
6.5
Super Size Me

Documentaire de Morgan Spurlock (2004)

Voir le film

Ceci n'est pas un film sur Morgan Spurlock

Super Size Me n'est pas l'histoire du seul abruti au monde capable de s'infliger un régime au McDo matin, midi et soir jusqu'à ce que mort s'ensuive. Cette expérience sert de fil rouge un peu marrant (enfin, si on veut...) au documentaire consacré à un problème grave : la société américaine est menacée d'obésité. Ce phénomène, qui s'étend peu à peu au reste du monde, est le fait d'un manque de conscience collective et de responsabilité de la population face à un mode de vie nocif.

Mc Donald's n'est pas seul responsable de ce mode de vie mais est choisi ici comme symbole de cette "malbouffe". Pour cause : il existe autant de McDonald's au États-Unis que de KFC, Burger King et Wendy's réunis ; et c'est aussi le plus connu par les habitants du pays. Enfin, c'est un enseigne qui "recrute" ses consommateurs dès leur plus jeune âge. Le géant du fast-food est donc une cible toute indiquée pour un documentaire traitant de cette malbouffe qui menace la santé des américains (2ème cause de mortalité après le tabac).

Si Morgan Spurlock se gave de menus Super Size et choisit un régime radical, ce n'est pas pour démontrer que cette nourriture est nocive (ça, on s'en doutait déjà). C'est pour démontrer A QUEL POINT elle l'est, et aller au bout de son raisonnement. Il ne peut pas faire les choses à moitié ou sa démonstration est nulle. Les effets sur sa santé sont d'ailleurs hallucinants, et je doute qu'un régime uniquement à base de, disons, salade, provoque des problèmes cardiaques, hépatiques, respiratoires, dépressifs et érectiles. Ce qui importe, c'est que beaucoup d'américains mangent en moyenne 2 fois par semaine au Mc Do et prennent un menu Supersize dont 600Kcal de frites et une boisson de 2L contenant l'équivalent de 47 cuillers de sucre.

Ces faits sont symboliques du mal-être d'une société entière qui enseigne la malbouffe dès les cantines de ses écoles, où les enfants se fournissent en chips, gâteaux et autres sucreries comme bon leur semble, au risque de devenir diabétiques. Et où le sport n'est pas obligatoire.

Super Size Me n'est pas l'histoire d'un homme victime de Mc Donald's ou encore de sa stupidité. C'est l'histoire d'une nation, victime passive de son mode de vie. Et ce qui nous paraît évident à nous, français, avec nos minuscules menus Best Of (bah évidemment qu'il va aller mal s'il mange que du Mc Do, DUH) et notre sens de la gastronomie (modestie inside) ne l'est pas forcément outre-atlantique... Le réalisateur admet d'ailleurs à la fin du reportage que s'il a été un peu extrême dans sa démonstration, certaines personnes mangent tout de même tous les jours au fast-food.

P.S. : oui je mange au Mc Do et j'ai eu faim pendant toute la durée du reportage (enfin sauf lors de la pose de l'anneau gastrique hein).
Filmosaure
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mission : documentaires.

Créée

le 17 juil. 2011

Critique lue 2.1K fois

46 j'aime

4 commentaires

Filmosaure

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

46
4

D'autres avis sur Super Size Me

Super Size Me
Noa
4

Super 'prend moi pour un con' me

Bon, je ne vais pas 'que' cracher, en soi, je me suis bien plu devant super size me ! Le principe est sympa, une claque dans la trombine de mac do, c'est toujours agréable. Mais bon. Si tu ne...

Par

le 16 juin 2010

76 j'aime

17

Super Size Me
Gothic
6

Parodie retrouvée

A lire en musique, de préférence... Il est sept heures mon appétit s'aiguise L'espoir d'enfiler un Royal Cheese Une cerise sous forme d'un McFlurry Comme chaque soir je m'y rends Et je...

le 4 avr. 2015

63 j'aime

28

Super Size Me
krawal
3

Critique de Super Size Me par krawal

Matraquer l'idée qu'en mangeant du McDo pendant 2 mois, on frôle la mort et on détruit sa santé définitivement est un chouïa du catastrophisme ou de l'exagérationisme aigu. Super Size Me filme ainsi...

le 13 mai 2010

54 j'aime

23

Du même critique

Boule & Bill
Filmosaure
1

Boule débile

Que ceux qui déclaraient d’emblée, sans même avoir vu le film, que l’on massacrait leur enfance à la scie sauteuse, se rassurent : ils avaient raison. Nous passerons outre le débat sur la médiocrité...

le 1 mars 2013

111 j'aime

51

Only God Forgives
Filmosaure
5

Critique de Only God Forgives par Filmosaure

Comme pour dissiper une confusion existant depuis le succès de Drive auprès du grand public, Nicolas Winding Refn revient avec Only God Forgives, un exercice hautement stylistique qui relève plus du...

le 22 mai 2013

86 j'aime

13

L'Odyssée de Pi
Filmosaure
9

Prière cinématographique

Ang Lee nous a montré au cours d’une filmographie hétérogène qu’il était capable du meilleur comme, si ce n’est du pire, tout au moins du médiocre (oui toi Hulk, je te regarde). L’on tend à retenir...

le 4 déc. 2012

74 j'aime

10