T.O.C : Trouble. Obsessionnel. Cinématographique
J'ai moi aussi, à l'image de l'énervant Danyboon, été victime d'hypocondrie.
Je me suis aperçu que ces crises, ou plutôt ces moments d'angoisses où des peurs incontrôlées prenaient le pas sur mon corps tout entier et le dominaient entièrement, me sont apparues alors que je regardais paisiblement une comédie Française.
Une comédie où deux de nos grands comiques "made in France" excellaient dans leurs rôles respectifs: Patrick Timsit en benêt gras du bide plus vrai que nature et Richard Berry en mafieux d'1 mètre 30 tentant vainement d'être impressionnant. Là, devant ce spectacle affligeant, je me mis à cracher par terre, puis à hurler devant ma télé en insultant le fondement de ma propre mère.
"Bon allez, c'est rien. Un peu de fatigue !": me dis-je en essuyant nonchalamment les restes de glaviots collés sur l'écran de ma télé.
Au début je ne m'inquiétais pas plus que ça, ce n'était que quelques tocs facilement gérables qui n'entraînaient que de faibles traumas.
Gestes incontrôlés et tics nerveux furent mon lot au début de la maladie.
Je me surprenais de temps à autres à faire un doigt à Franck Dubosc durant son massacre sur le pauvre Bill ou un bras d'honneur à Christian Clavier et Jean Réno sur l'une des suites merdeuses des "Visiteurs".
je me suis mis à me gifler violemment à chaque apparition de Kev' Adams ou tout autre caniche nain un tant soit peu ressemblant et la vue d'un film avec Guillaume Canet m'est complètement interdite par mon médecin si je souhaite conserver mes merveilleuses testicouilles encore un peu, puisque je suis passé à deux doigts de l'auto-émasculation inconsciente en regardant "Les petits mouchoirs".
Mon corps se protégeait comme il pouvait contre ce " néo " cinéma Français, se battant et le rejetant tel un virus dangereux. Tout mes maux décuplèrent à vitesse grand V.
La simple vision d'un "TF1 vidéos présente.." me filait un urticaire géant et l'écoute répétée du rire de Christophe Lambert me faisait saigner des oreilles durant des semaines https://www.youtube.com/watch?v=1FswhQmILLU.
C'est quand je suis sorti de chez mon docteur qui venait de me défendre complètement et sous aucun prétextes la vision d'un film de Valérie Lemercier, ayant attrapé un cancer de l'utérus en regardant "Bienvenu à bord", un taenia de 18 mètres de long et 19 kilos pour "Agathe Cléry" et une lèpre foudroyante plus un début de peste bubonique pour "100%cachemire".
C'est à ce moment que je me suis dis qu'il fallait que ça cesse, que je devais m'en sortir par moi-même.
Terminé les tics, les tocs, l'hypocondrie !!
Moi aussi j'ai le droit de regarder un film de Gad ElMaleh en famille sans vomir sur mes filles, MERDE !!
Alors j'ai tenté de guérir le mal par le mal. En effet, quoi de mieux qu'un film de Danyboon pour me tester et tenter une guérison en douceur ?
Les premières minutes furent un vrai calvaire.
Les petits cris dégénérés post-générique de Boon me hérissaient le poil; je sentais dèjà les mains de fer de la migraine venir m'enserrer le cervelet et le comprimer sauvagement.
Au fur et à mesure du film, mon angoisse se fit plus pregnante.
Mon stress sauta un nouveau palier quand je me rendis compte que l'ami Kad Merad n'était pas de la partie mais avait été sournoisement remplacé par un Gérard Jugnot, grimé (malhabilement) en Kad.
Mes tremblements nerveux s'accentuèrent à la découverte de l'héroïne du film: La transparente Alice Pol.
Pas assez transparente à mon goût hélas, puisque je fus atteins de violentes nausées à chaque fois qu'elle apparaissait à l'écran. J'ai aussi contracté un eczéma purulent sous mes testicouilles quand elle se mit à vouloir exprimer des sentiments ou qu'elle tenta vainement de faire exister son personnage.
C'est en me rendant compte du foutage de gueule d'un scénar bâclé, partant dans toutes les directions sans en suivre aucunes, se perdant dans les méandres de l'humour con, de la bien pensance démago et de la bluette à la "mords-moi-le-cul" que la maladie a définitivement pris le dessus.
Je suis resté hagard jusqu'au mot "fin", la bave aux lèvres et un couteau à beurre planté dans ma cuisse droite.
Ma guérison avait échoué.