Superman II par Alligator
nov 2011:
Quand j'étais mioche, je préférais ce 2e opus. Aujourd'hui, je ne sais pas ; je ne crois pas.
On dirait que les auteurs de ce 2e film ont entendu le type de critiques que j'avais mis en avant après avoir vu le premier "Superman", mais y ont répondu de façon trop brève.
A l'ethnocentrisme, les premières scènes à Paris semblent répondre et vouloir donner une étendue plus vaste, mais très vite les méchants extra-terrestres s'en viennent asseoir leur hégémonie sur toute la Terre... à la maison blanche.
De même qu'à l'asexuailté benête du personnage, l'amourette avec Lois Lane parait dans un premier temps comme un démenti formel et implacable, or l'issue de cette idylle retourne le situation (mais pas à sec sur le capot d'une voiture au sortir du Macumba club 84 un samedi soir, non, non!) et sonne bel et bien le glas d'une sexualité pour Superman, condamné à la super-pogne pour l'éternité dans les recoins de son refuge arctique.
En fait, ce deuxième chapitre nous prouve par trois que Superman est et restera un être sans réelle substance, un imbécile intégral par obligation statutaire. On aura la même rengaine dans le "Spiderman" de Raimi (au moins à la fin du n°1) : le super-héros parce qu'il a de grandes responsabilités ne peut combiner "sauvetage de l'humanité" et "usage naturel de la bistouquette". Bien entendu pour comprendre cette absurdité, il ne faut pas oublier que cette mythologie s'adresse d'abord aux enfants et ensuite provient d'une culture encore très coincée du cul. Et on ne peut pas passer à travers, c'est une donnée inéluctable, qu'il faut accepter sinon l'on se retrouve un peu dans mon cas, le bec dans l'eau, à préférer Batman.
Donc on aurait pu espérer quelques améliorations mais l'espèce de sirupeux coule abondamment sur cette pellicule. Finalement, le rose de la chambre nuptiale que partagent Lois et Clark près des chutes du Niagara est à l'image de toute la charge kitchissime qui imprègne les rapports entre les personnages dans ce film. Il n'y a qu'à voir le romantisme à l'eau de rose qu'on nous sert quand les deux amoureux parviennent à baisouiller au pôle nord.
Et malheureusement, on ne trouvera aucun secours du côté des méchants dont la duplicité et la vilenie sont infamants de bêtise et de simplisme. Que vient faire là-dedans Terence Stamp? Mystère.
La réalisation de Richard Lester est tout juste correcte. On est loin de ressentir quelque chose d'ébouriffant, d'apprécier la maitrise voire la beauté du premier film. On voit là d'ailleurs la différence entre un bon réalisateur (Donner) et un quelconque (Lester).
Par conséquent, je peux dire avec un pointe d'amertume que le quasi quadra que je suis préfère le premier opus. Désagréable revirement. L'âge est souvent cruel.