Adapter la saga Death of Superman en un long-métrage animé d'à peine une heure et quart était un projet complètement fou (ou con, c'est selon l'humeur) mais qui n'a visiblement pas fait peur au département animation de Warner et DC.
Obligé de condenser de nombreuses pages pour arriver à une durée limitée, Superman: Doomsday se voit donc contraint d'élaguer, de modifier, et surtout de simplifier une intrigue complexe et aux multiples ramifications et questionnements. En souhaitant aller droit à l'essentiel, le film de Lauren Montgomery, Bruce Timm et Brandon Vietti sacrifie malheureusement le plus intéressant dans le matériau d'origine, la portée humaine et philosophique de la disparition impensable d'un symbole d'espoir et l'héritage qu'il lègue à une humanité orpheline.
Trop court pour son propre bien (il aurait été plus judicieux de scinder le projet en deux parties, comme cela sera le cas plus tard pour The Dark Knight Returns), Superman: Doomsday perd en réflexion et en émotion ce qu'il gagne en efficacité immédiate. Plutôt bien foutu pour une production de ce genre, il propose une poignée de séquences spectaculaires et étonne par son ton adulte, n'hésitant pas d'ailleurs à faire preuve d'une certaine brutalité et à montrer pour une fois les victimes collatérales.
Bien mieux accueilli que le Superman Returns sorti un peu avant (vous faites chier, les gens), Superman: Doomsday se tire lui-même une balle dans le pied à vouloir transposer en si peu de temps un matériau aussi foisonnant mais offre cependant un divertissement agréable et tout à fait recommandable.