Sa clientèle siphonnée par l'ouverture d'un nouveau centre commercial à la politique promotionnelle agressive, le directeur d'une supérette embauche une ancienne camarade de classe pour mettre ses talents de femme domestique (dixit) aux services du renouveau de son magasin. Mais il faudra affronter le conservatisme des chefs de rayon dont la fierté masculine pourrait être contrariée par cette surdynamique conseillère. Sur un pitch intrigant et dont le récit vous fera découvrir toute la chaine de production et de gestion d'un supermarché nippon (si, si, ça vous intéresse) et de son armée d'employés, Supermarket Woman s'avère au final trop planplan pour être véritablement marquant. Comédie familiale émaillée d'élans tragiques dès qu'il s'agit de débattre de l'utilisation traditionnelle de la remballe ou de la gestion d'une erreur de prix sur une promotion de boites d'œufs, le film fait dans le bon sentiment inoffensif et, comme le disait mon camarade Darma, dans la valorisation à foison d'un ordre social où chaque employé est personnellement investi comme s'il s'agissait d'une mission sacrée, esquivant toute réflexion de rapport de classes.
Le scénario semble même oublier en cours de route l'enjeu concurrentiel initial, se centrant sur le supermarché en péril, la critique tout comme l'utilisation de méthodes commerciales douteuses, et un peu de bluette entre les 2 persos principaux. Heureusement que le final prend totalement au joyeux dépourvu avec l'irruption d'une course-poursuite impliquant un poids-lourd maquillé comme un pachinko volé ! Cela ne suffit toutefois pas à sauver Supermarket Woman de sa fadeur, la réalisation de Juzo Itami perdant ici toute virtuosité, dans une application en mode automatique de sa formule à succès.