Au départ Xavier Giannoli est avant tout le réalisateur d'un film que je considère comme un petit chef d'oeuvre même s'il n'en a pas l'air.

Parce qu'attention - aparté politiquement incorrect, on n'est pas forcé de faire chialer le CNC à grands coups de bons sentiments, de vieux malades, d'enfants violés, ou d'un joey starr repenti devant l'oeil maladif d'un caméscope Toshiba pour prétendre faire un bon, un grand film français.
"Quand j'étais chanteur" (2006) est une de ces perles rares que nous offrent parfois les talents discrets et profonds, à qui je décerne sans rougir le titre ronflant de chefs d'oeuvre pour leur élégance et leur apparente simplicité. Faire simple, figurez-vous que c'est extrêmement compliqué.

C'est donc avec autant d'appréhension que de partialité que je me suis installé devant "Superstar". Quand on en a adoré un, on a envie d'aimer le suivant, mais c'est le meilleur moyen d'être déçu, non ?

Résultat : un soufflet.
Une gifle, c'est quand on prend un pain dans la tronche et qu'on reste K.O - une gifle c'est "Magnolia" par exemple, mais on n'est plus du tout dans le sujet.

Un soufflet c'est autre chose.

Un soufflet c'est quand un film dont vous n'attendiez finalement pas énormément, un "petit" film bien caché derrière un assez mauvais titre et un Kad Merad que vous n'êtes pas toujours certain de vouloir supporter pendant deux heures, quand un film sans aucune prétention se permet de vous donner un bon coup de fouet aux entournures et de tenir votre cortex éveillé d'un bout à l'autre d'une aventure en apparence "banale".

C'est ce que réussit une fois de plus Xavier Giannoli, en dépeçant au passage un grand nombre d'animaux médiatiques pour nous en faire partager les trophées.
Au-delà de l'équilibre, du montage, de la justesse de l'écriture et de quelques banderilles qui viennent soutenir un dialogue très au-dessus de la moyenne nationale, je garde pour longtemps le souvenir de ce plan magique :

Celui de Julien, jeune trisomique secouant la tête de désespoir devant le spectacle navrant de la télé-réalité.

Insolent, intelligent, amusant, grinçant... Ça me va.
Winslow_Leach
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le 11 oct. 2013

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Winslow_Leach

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