Après avoir réussit l'exploit de transposer correctement l'univers d'Uderzo et Goscinny au cinéma, Alain Chabat s'attaque à celui de Franquin, pouvant enfin rendre crédible le Marsupilami grâce à la technologie actuelle. Un vrai rêve de gosse pour Chabat qui prend forme sous nos yeux.
Si l'ancien Nul parvient à rester fidèle au caractère du mythique animal, à la fois farceur et sacrément vénère si on lui cherche des noises, il commet l'erreur de nous le montrer dès la première minute, alors qu'une découverte progressive aurait été plus percutente. D'autant que le design de l'animal est franchement douteux, plus proche de la peluche kawai que de l'animal sauvage, pas aidé en plus par des effets spéciaux moyens, s'incrustant mal avec le reste du métrage.
Constamment le cul entre deux chaises, Chabat hésite sans cesse entre le film familial inoffensif et le délire à la "Cité de la peur" et ne réussit au final ni l'un ni l'autre, son film manquant singulièrement de folie. Seul le gag avec le chihuahua m'a sorti de ma torpeur face à une adaptation plate et formellement moche (non mais c'est quoi cette manie qu'ont les comédies actuelles de filer la jaunisse à leurs comédiens ?).
En ce qui concerne son casting prometteur, chacun a visiblement l'air de s'amuser mais se contente de faire son numéro habituel, si l'on excepte l'autodérision bienvenue de Lambert Wilson. Rendez-vous manqué pour Chabat, qui, après le semi-naufrage de "RRRrrr", ferait bien de se réveiller un peu, car il serait dommage de voir le bonhomme, fort sympathique, s'enliser dans un cinéma aussi planplan.