Adolescence, adolescence, que d'excès l'on commet en ton nom !


Sal, Dean et Marylou tous les trois embarqués dans un road-movie un peu dingue vont brûler leur vie par tous les bouts, se laisser aller à l'extase d'une jeunesse impérieuse et avide, celle qui fait se sentir vivants dans la transgression et le plaisir : jouir, aimer, se défoncer, bousculer tous les interdits, aller toujours de l'avant, toujours plus loin, aller tout simplement "je vais, c'est tout" dira l'un des personnages.


Comment ne pas penser alors à cette définition du bonheur : "la vie n'est pas une destination, c'est un voyage", partir à la rencontre des autres, les aimer ou les défier, découvrir le monde, connaître autre chose en cette année 1950 que les valeurs étriquées de la petite bourgeoisie parentale, voilà ce que les trois héros ivres de liberté et assoiffés d'absolu vont expérimenter.


Je ne connaissais pas le roman culte de Jack Kerouac , chef-d'oeuvre ai-je lu, de cette "Beat Generation" où les adolescents découvraient le sexe et la drogue, rêvant de brûler la vie "comme des chandelles romaines", mais j'ai aimé ce trio sans tabous illuminé par le charme ravageur de Dean, bourreau des coeurs et des corps, magnifique irresponsable marqué depuis toujours par la perte de son père.


A ses côtés Sal, futur écrivain plus introverti, possède cette douceur teintée de sentimentalisme contre laquelle vient se lover Marylou avide d'amour et de tendresse sous ses airs de jeune rebelle affamée de sexe et de jouissance.


Une réalisation qui a ses moments de grâce quand Walter Salles filme les paysages grand format que l'on traverse dans la vieille Hudson, les visages sur lesquels s'égare un rayon de soleil, ou les jeunes corps électrisés par l'amour et la danse sur fond de jazz que dominent cuivres et percussions.


Alors bien sûr il y a des longueurs et des maladresses mais au-delà une atmosphère, un rythme et c'est tout le mérite du réalisateur qui grâce à son film m'a donné envie de lire le roman qui l'a inspiré.

Aurea

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