Streep's cowboy

Clint Eastwood se met en scène dans son rôle préféré, celui du cowboy solitaire, mais cette fois-ci adapté au XXème Siècle, l'appareil photo et l'utilitaire en lieu et place du revolver et de l'étalon...

Sur la Route de Madison c'est une histoire éminemment simple : celle d'un photographe en quête de clichés de ponts américains croisant sur sa route une femme au foyer dont le mari et les deux enfants ont pris congé pour quelques jours. Les deux quinqua/sexagénaires tomberont follement amoureux l'un de l'autre. Et ce sont les deux enfants de l'ex-enseignante qui découvriront cette relation extra-conjugale relatée dans la lettre et les trois livres laissés au fond d'un carton légué par leur mère après sa mort.

Meryl Streep et Clint Eastwood se révèlent au sommet de leur art ; subtil puis intense, leur jeu portera à lui seul un mélodrame au rythme somme toute assez lent. Une histoire impossible et touchante qui met peut-être un peu de temps à trouver sa voie, mais les deux personnages s'avèrent tellement attachants que chacun de leur geste, chacune de leur parole, finira par nous captiver. Et ce d'autant plus que les dialogues sont très bien écrits, même si pour ma part la voix-off m'a un peu plus ennuyé...

Sur le fond, Clint Eastwood, toujours dans cette idée de solitude assumée, de solitude en attente, en recherche de quelque chose, n'a de cesse de critiquer la bien-pensance du mythe de la parfaite famille américaine et d'une communauté puritaine excluante et intolérante. Rien de bien original dans tout ça, mais c'est plutôt bien fait.

Après, j'ai quand même trouvé certains passages assez longs, et surtout sur la fin... Aussi, les enfants qui se retrouvent, qui se racontent autour de ces trois livres écrits de la main de leur mère, et qui surtout finissent par dire à leur propre conjoint à quel point ils les aiment, c'est mignon, mais on attend quand même quelque chose d'un peu plus original et de moins facile pour conclure...

Je préfère largement un bon western. :)