Vous connaissez ces mécanismes mis en place par les savants fous pour effectuer une tâche automatisée ? Les premières illustrations qui viendraient à l’esprit pourrait être celles de Wallace ou Doc Brown: on appuie sur un bouton et un ensemble d’objets pré-programmés interagissent les uns avec les autres pour atteindre un but comme, dans les deux exemples cités, préparer un petit déjeuner.
Ce qui m’intéresse ici est l’idée d’un résultat automatique suite à une impulsion initiale.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit avec ce chemin de l’école.
Le mécanisme mis en place ne peut servir qu’à une chose, obtenir ce genre de réaction:
http://www.senscritique.com/film/Sur_le_chemin_de_l_ecole/critique/26942972
avec, en exergue, ce genre de phrase: "Mais le pire est sans aucun doute ce refus de l’effort qui caractérise nos sociétés. Nous faisons de nos enfants des assistés permanents, ce qui est le meilleur moyen de les aliéner".
Attention, je n’ai rien contre l’auteur de cette critique, et encore moins contre le fond de son propos, au demeurant assez juste. Mais l’aspect action-réaction est trop parfait pour en ignorer l’aspect parfaitement huilé.
A part obtenir ce genre d’effet, la seule autre motivation du réalisateur ne pouvait être que de se balader dans quelques-uns des plus beaux coins de la planète et de les filmer en HD.
Voir, sans doute, un peu les deux choses à la fois.
Une fois la mécanique exposée, reste à savoir si l’ouvrage est agréable à contempler du point de vue de l’observateur, amateur de cinéma.
La réponse est nette: en aucun cas.
L’emploi de la HD pourrait en soi ne pas trop dénoter avec le sujet naturaliste du propos, s’il n’était systématiquement associé à des champs-contre-champs, gros plans, alternances de perspectives absolument sidérants, contredisant à chaque seconde la possibilité d’une quelconque spontanéité.
Du coup, c’est rapidement l’ensemble de l’entreprise qui est mis en doute, et chaque scène est auscultée pour essayer de discerner la motivation de son malhonnête auteur. Ces évocations répétées à dieu sont-elles là pour souligner la perte de repère de nos sociétés désenchantées ? Ces notions d’effort ont-elles pas d’autre but que de nous faire culpabiliser ? Etc etc…
Sur une idée qui aurait amplement suffit à un format reportage de 5 minutes, Pascal Plisson étire un exercice intellectuellement douteux et esthétiquement flagorneur, qui n’a pas empêché mon fils de 6 ans de me demander en cours de visionnage s’il s’agissait d’un film ou d’une histoire vraie (et là mon embarras pour lui répondre) et de se fendre d’un inhabituel mais spectaculaire caprice pour une broutille, moins d’une demi-heure après avoir vu le film, ce qui en démontre la totale inutilité.
C’était bien la peine.