Le cauchemar du Japon
Quand retombent les cendres. Le Japon a subi peut-être les plus grandes plaies jamais affligées à l'humanité par ses semblables, lorsque, les 6 et 9 août 1945, les premières - et seules - bombes...
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le 6 juin 2021
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Sur le Fil du Zénith a été projeté lors du 42ème Festival International du Film d'Amiens au sein de la compétition internationale.
Le spirituel est une dimension de l'âme humaine qu'il n'est pas aisé de représenter, une dimension vécue de l'intérieur plus qu'elle ne peut être exprimée par l'expérience scientifique. Concrétiser l'invisible de la foi est une qualité rare. Que cette qualité parcoure Sur le Fil du Zénith est une preuve de la maîtrise et de la finesse de la caméra de Natyvel Pontalier.
Qui étions-nous avant d'être découverts ?
Née au Gabon et vivant aujourd'hui en Belgique, la cinéaste se trouve confrontée à une vive crise identitaire. Son drame est la perte de son histoire familiale, de secrets que ses aînés se refusent de lui dévoiler. Plus encore, la perte de l'histoire de son pays, dont rien - ou presque - ne subsiste de l'époque précoloniale. Face à ce deuil à la fois intime et national, à l'instar des personnages d'Our Lady of the Chinese Shop, elle retourne au Gabon à la recherche de réponses enfouies dans les traditions rituelles de sa tribu : les Fang.
Ce qu'elle y trouve est une foi propre à l'Afrique, mélange d'un catholicisme importé et de traditions animistes ancestrales. Ce spiritualisme est un lien ; entre les croyants, entre les vivants et les morts, entre le ciel et la terre, entre le royaume invisible et notre réalité tangible. Partout le film nous reconnecte à la nature et ses forces indicibles, utilisant la forêt, l'eau, le feu et le soleil comme les liants immuables de son montage.
Pontalier pensait, de son propre aveu, aller filmer des rituels en voie de disparition. Les images qu'elle convoque sont tout le contraire : solaires, chaleureuses et bruissantes de vie, pleines du respect et de la précision d'un magnifique geste documentaire. Sur le Fil du Zénith offre à son spectateur une douce respiration. Les vérités invisibles sont à portée de tous, pourvu qu'on ose tendre la main.
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