Il y a le cinéma et il y a la littérature.
Il y a l'écrit et ce que l'on raconte avec des images.
Quand Sylvain Tesson nous livre sa confession d'un homme meurtri en quête de résurrection, en 2015, il ne sait pas encore que son odyssée à travers la France sera un jour portée à l'écran par Denis Imbert.
Et pourtant ce livre introspectif où se mêlent impressions de voyage considérations personnelles et réflexions sur la modernité fut donc porté à l'écran pour raconter l'histoire d'un homme brisé en quête de reconstruction.
Paradigme bien différent, un peu étrange mais pas si éloigné de son matériau d'origine.
Il reste des beaux paysages et des rencontres. Une histoire qui envoûte et qui dépayse. Et même si contrairement à l'œuvre de base, on n'entre jamais dans le fond des choses, il en ressort toute une réflexion sur cette France oubliée des guides et des rapports officiels.
On sent que Denis Imbert s'est imprégné du livre de Tesson et s'il ne cherche pas à en faire la copie exacte il en livre une version qui en respecte l'essence.
On chemine, on se questionne, on s'extasie. Le film se veut par moments contemplatif.
Mais il n'est pas aussi incisif que le livre de Tesson, bien qu'il soit tout au plus qu'une extension. En fait, le film comme le livre sont complémentaires.
Tout en étant deux œuvres différentes. Le film est conçu comme une histoire parallèle, s'inspirant du récit de Sylvain Tesson.
Au final, toutefois, il reste dans l'un et l'autre un questionnement sur ce qui fait marcher un homme. Pourquoi éprouve t on le besoin d'avancer quand, autour de nous, tout nous confine à l'immobilité.
Besoin de liberté ?