S’il semble évident qu’un tel film n’aurait pas pu se faire sans le succès d’American Pie et de ses dérivés, qui ont remis le « teen-movie » au goût du jour, Surf Academy est aussi l’héritier d’un genre mort avec les années 1970, le « beach party movie ».

La recette est simple, du soleil, de la plage, des jolies filles, un scénario léger et des adolescents qui s’amusent, avec une bonne bande-son par dessus.

Surf Academy reprend tous ces ingrédients, sans aucune honte d’être à un tel point superficiel. A l’image de cette bande d’adolescents, les clichés habituels, entre le nouveau arrivé mais beau gosse, l’agité rockeur, le dernier puceau de l’école, la mutique gothique, le rappeur sympathique qui se réunissent tous pour faire la nique aux insupportables surfeurs de leur école. Le film n’a même pas atteint les 15 minutes qu’ils sont déjà tous ensemble au Costa Rica, pour s’entraîner avant une compétition de surf. Ils n’ont qu’une semaine, leur entraîneur est une vieille gloire de la planche un peu clochard des plages mais tout va bien aller.

Le scénario est léger, sans aucun commentaire sociétal, les adolescents s’amusent, on y chante même, oui, pas de doute, on ne sera pas surpris, le film déroulant sa bobine sans trop de surprises. Il y est avant tout question de fraternité, de serrage de coudes entre des « recalés » un peu à la marge, et cette bonne ambiance fonctionne malgré les caricatures employées.

Quelques unes des jeunes têtes auront droit à un peu plus de développement. Que la jeune fille dans son coin se révèle être une magnifique blonde sous sa perruque qui va apprendre à s’ouvrir aux autres (et surtout au beau gosse du lot) n’est pas amené avec la plus grande des subtilités. Le personnage avait plus d’intérêt avant. Par contre, il est plus surprenant que Larry le puceau soit autant mis en valeur, son dépucelage étant un objectif du film. Dans d’autres films, il aurait été considéré comme un looser. Le discours qui sera prôné comme quoi il ne suffit pas de coucher pour être un homme est assez bien vu. Bon, il aura droit à du sexe, mais après.

D’un point de vue du ton, son humour se rapproche plus de celui de la vague American Pie, n’hésitant pas à en faire trop. Son emploi de jingles sonores accentue le second degré recherché. Sans pour autant totalement se planter. Assez curieusement, l’un des fils rouges du film avec la perte du pucelage de Larry est les yeux doux que lui fait un chimpanzé femelle, jalouse des avances d’une autre femme qui voudrait bien en faire son goûter. C’est moins le cas quand le film se risque à quelques plaisanteries et comportements grossophobes.

En tout cas, pour la plage et quelques jeunes filles en maillot de bain, le compte y est, pour le plus grand bonheur des adolescents en rut. Par contre, le soleil est un peu timide, c’est assez nuageux. Mais il n’y avait probablement pas assez d’argent pour attendre les plus beaux jours.

En dehors de quelques scènes de surf, assez réussies, le film de Joel Silvermann n’a pas grand-chose à se vanter du côté de la mise en scène, assez plate, assez artificielle, et de toute façon les acteurs ne sont pour la plupart pas très déterminés à faire rejaillir tout leur potentiel ici, se contentant d’un minimum syndical.

Ce Beach Party Film croisé à du American Pie est d’une légèreté et d’une simplicité complètement assumées, au point d’en être transparent, sans grands intérêts. Quelques gags sauvent le visionnage, mais le film est très anecdotique, à peine de quoi se réchauffer pendant les longues soirées d’hiver.

SimplySmackkk
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le 10 sept. 2022

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