Tourné juste après Los Olvidados, Susana en est en quelque sorte le pendant féminin et rural. Mais Buñuel n'a pas bénéficié de la même liberté que pour Los Olvidados et cela se note.
Echappée d'une maison de redressement pour jeune fille (remarquable première séquence), Susana est recueillie dans une famille de riches propriétaires terriens. Sa beauté et ses attitudes provocantes vont semer le trouble chez les hommes de cette hacienda mexicaine, révélant ainsi les failles d'une famille en apparence modèle.
L'érotisme de l'héroïne est parfois remarquablement traité, parfois "un peu simple et un peu bête" comme l'a lucidement exprimé le réalisateur. La morale finale est ambigüe ; on peut y voir le triomphe de la famille et de l'organisation sociale traditionnelles ou bien une grande ironie.