Harper's bazar
Je ne sais plus du tout pourquoi ce sagouin de Pruneau a réussi à me refiler ce film la dernière fois que je suis passé chez lui, mais bon, du coup, j'étais tombé sur deux trois images assez...
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--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au septième épisode de la cinquième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/Secret_of_the_Witch/2727219
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---
Eh bien ça y est. J’ai vu Suspiria dans le cadre du septième jour de la cinquième année du mois-monstre. J’ai presque l’impression que tout ça n’était qu’une longue convergence vers ce chef d’œuvre du cinéma d’horreur. Malgré tout ce que j’en attendais, je me méfiais pourtant un peu, au vu de l’unique autre film du monsieur que j’avais vu, le pas très intéressant Dracula 3D (avec un titre comme ça aussi, le pauvre vieux, il était pas aidé). C’est donc finalement de manière assez neutre -mes grandes espérances contrebalançant mon immense méfiance- que j’ai abordé le film. Et que j’ai été subjuguée. Littéralement, comme par une grande vague de couleurs de sons et de mouvements, délicieuse, envoûtante.
Mais que dire finalement de Suspiria ? L’ensemble est tellement parfait, tellement cohérent, que j’ai peur de le détruire avec des mots. Ce fameux terme, « déconstruire », qu’on utilise souvent en analyse, m’effraie plus que le film de ce soir. Je n’ai pas du tout envie de déconstruire Suspiria. Je veux lui laisser son entièreté, son mystère et sa magie. Je pourrais pourtant certainement analyser chaque séquence et en faire des flots intarissables de paroles élogieuses, d’admiration des couleurs si pures, si osées et si réussies ; des mouvements de caméra, si intimement accrochés aux sentiments des personnages, si hypnotiques ; et des musiques, pour lesquelles malgré tout, je ne trouve pas de mots. Certes cette musique qui peut sembler déroutante au premier abord, n’est, à la réflexion, pas si saugrenue que ça. Nous sommes à la fin des années 70, et on cherche de partout de nouvelles sonorités. D’ailleurs, écoutée à l’aveugle, elle me fait un peu penser à la musique de *Midnight Express*, sorti un an plus tard. Mais voila justement, ce « à l’aveugle » de ma phrase précédente est très révélateur : « à l’aveugle », cette musique est sympathique, sans être inoubliable. Liée au film, elle bascule dans un autre degré d’estimation. Finalement c’est peut être ça qui m’a tant plu dans Suspiria : il touche à une conviction intime, l’un des premiers instincts que j’ai eu pour dire que le cinéma était un univers plus passionnant que tous les autres arts, mêmes réunis, car le cinéma, car Suspiria, est un art total, qui se battît sur la convergence de tous les autres, qui émerge comme né de la rencontre de multiples talents qui ont su s’entendre miraculeusement pour constituer une unique œuvre.
Alors je ne dirais rien de plus de Suspiria, du talent de metteur en scène génial de Dario Argento, des performances de mise en image sublimes de Luciano Tovoli, du charisme incitant à l’adoration de Jessica Harper (que je retrouverai d’ailleurs avec délice dans le remake qui m’inquiète pourtant un peu, du même film, 40 ans plus tard). Car il n’y a pas meilleur jugement de Suspiria qu’un silence admiratif, qu’une bouche bée et que des yeux brillants d’émerveillement.
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Créée
le 2 nov. 2020
Critique lue 92 fois
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