Makoto Shinkai est de retour et nous en voilà ravis, tant on reconnaît bien la pâte du réalisateur Japonais, aussi connu pour le merveilleux "Your Name".
C'est une œuvre d'une rare délicatesse que nous offre une fois de plus Makoto Shinkai.
Suzume c'est avant tout le désir de représenter, puis d'honorer, la mémoire collective Japonaise, des suites du terrible incident de Fukushima le 11 mars 2011.
C'est par le biais d'une recette narrative aux apparences légères et connue dans le registre de japanim (adolescence, amour de lycée, amitiés sur le chemin, animaux kawaii) que Makoto Shinkai met en exergue les memoires
les plus traumatiques de l'histoire Nippone moderne.
On pourrait donc se dire que le public visé est principalement Japonais.
Certes, d'un point de vue purement factuel et historique, le public Nippon est directement concerné, mais cela serait nier la symbolique universelle de l'œuvre qu'est Suzume.
Les spectateurs que nous sommes, occidentaux ou extrême orientaux, devenons temoins du deuil de Suzume, que nous suivons scrupuleusement.
En même temps que notre héroïne Suzume, nous spectateurs prenons conscience de l'importance de l'acceptation mais aussi qu'il n'y a pas plus humain que d'être vulnerable face à l'adversité. Enfin et de surcroît, aimer et vouloir être entouré (on pense aux rapports de Suzume avec le beau Sôta et sa tante Tsubame) est bien une caractéristique humaine en tant qu'être social.
H.