Pica… chu(t)
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le 25 janv. 2020
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La critique complète du film : http://cinecinephile.com/swallow-portrait-organique-et-visceral-dune-american-wife-cinecinephile/
Présenté en compétition lors de la dernière édition de l’Étrange Festival, primé à Deauville en 2019, Swallow nous arrive avec la réputation d’un objet de cinéma étrange et atypique, faisant figure d’une proposition d’auteur dans le cinéma de genre actuel. Premier film du cinéaste américain Carlo Mirabella-Davis, Swallow suit la vie en apparence parfaite d’Hunter (Haley Bennett, magnifique), femme au foyer et épouse d’un mari qui vient d’hériter d’une entreprise familiale, portant en elle la descendance de ce dernier plus comme un fardeau qu’un heureux événement. Cette grossesse provoque chez la jeune femme un trouble compulsif alimentaire nommé le Pica, développant chez Hunter le besoin compulsif d’ingurgiter littéralement divers objets qui passent sous sa main.
Partant de ce postulat de départ propre au sous-genre du Body Horror Movie, Carlo Mirabella-Davis nous embarque dans le quotidien d’une jeune femme qui se transforme progressivement en un cauchemar organique, éprouvant et malaisant. Swallow pourrait être un huis-clos, ayant pour décor quasi unique une maison stylisée à l’image de sa protagoniste principale. Hunter vit avec son mari dans une prison de verre, où la composition des cadres reflète la rigidité du quotidien de la jeune femme et sa condition de vie en tant qu’épouse. Des cadres rigides et composés, scindés, avec des contrastes au niveau des couleurs, notamment cette couleur rose d’un filtre qu’Hunter pose sur une fenêtre pour colorer son environnement et son quotidien.
[...] Swallow devient véritablement un voyage intérieur dans la psyché de son personnage principale, un reflet de ses traumas intérieurs qui érigent un portrait féminin d’une grande complexité dans son écriture, portée par une forme qui utilise le genre avec subtilité pour retranscrire ce mal-être de manière organique et viscérale, presque horrifique par moments. Le cinéaste Carlo Mirabella-Davis filme l’émancipation d’Hunter comme une reprise de contrôle de sa propre vie, sur son propre corps, notamment à travers son rapport à sa grossesse, un rapport tout aussi viscéral que le trouble alimentaire compulsif dont souffre le personnage, qui n’est pas sans rappeler l’angoisse maternelle du Rosemary’s Baby de Roman Polanski (1968). Un rapport organique au corps qui donne lieu à des scènes de Body Horror Movie malaisants et éprouvant comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans le genre.
Si Swallow paraît parfois un peu cryptique dans son propos et ses métaphores, le premier long-métrage de Carlo Mirabella-Davis n’en est pas moins fascinant et hypnotisant, autant dans sa forme que dans son fond. Swallow est un portrait de femme complexe et dérangeant, porté par la performance d’Haley Bennett, grande révélation d’un premier essai très réussi qui s’impose déjà comme l’un des premiers grands évènements cinématographiques de ce début d’année.
« Derrière sa forme d’objet de cinéma étrange et atypique, Swallow se révèle être un récit d’émancipation fort et poignant. Un premier film très réussi pour un cinéaste américain très prometteur dans le genre. »
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Créée
le 1 févr. 2020
Critique lue 185 fois
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