Réseaux Sociaux et dommages collatéraux

Coup de cœur du Marché du Film de Cannes 2020 !

Pour son second long-métrage, le réalisateur et scénariste Magnus Von Horn décide de traiter avec “Sweat” de la célébrité sur les réseaux sociaux et de ses dommages collatéraux.
Nous rentrons dans l’intimité et le quotidien d’une coach fitness et découvrons peu à peu sa solitude grandissante alors que sa communauté de fans ne fait qu’augmenter.
Et ce n’est pas le seul contraste sur lequel le réalisateur va jouer… Il met, par exemple, magistralement en scène les séquences de « plein » (séances sportives avec des centaines de fans, de la musique, de la couleur, de la sueur) et les séquences de « vide » (la coach seule chez elle, dans la pénombre et le silence). Seul son écran de smartphone arrive à jouer l’intermédiaire vers un retour au « plein » mais qui n’est finalement que de courte durée et factice.
Un autre contraste intelligemment exploité est cette opposition entre l’envie d’authenticité de la coach et les attentes de son public… Pour appuyer celui-ci, il y a constamment ce jeu de « reflets », de « miroirs » qui semble faire référence à l’image qu’elle renvoie à ses fans mais qui est différente de la réalité.
Par son regard, qui parfois nous transperce, l’actrice polonaise Magdalena Kolesnik arrive à nous faire comprendre toutes ces nuances. Son jeu et sa présence à l’écran sont incroyables et incontestables !
En bref, en abordant ce genre de sujets contemporains, le réalisateur semble tristement refléter une des réalités d’aujourd’hui et le décalage qui existe entre ce que l’on montre sur les réseaux sociaux et ce qui se passe réellement.
On attend avec impatience la suite de leur parcours respectif !