Tim Burton n'est pas encore périmé
Burton est fini.. Sweeney Todd c'est trop nul, en plus ça chante.. Que ce film a pu me faire peur, je l'ai vu finalement totalement par hasard, quand Arte a fait sa spéciale Burton, je me suis résolu à le matter parce qu'il suivait Ed Wood que j'avais adoré petit, et que j'avais tant apprécié revoir.. Je voulais comprendre l'écart entre les deux oeuvres, je voulais savoir pourquoi Burton avait tant régressé, et s'il subsistait un peu de talent derrière les effets numériques dégueulasses, et la BA du film qui depuis toujours me foutait la gerbe.
Et bah, je me suis planté, j'ai adoré, après 5 premières minutes où j'étais quand même perplexe, dès que j'ai compris les enjeux du scénario, dès que j'ai vu Rickman apparaître, je me suis mis à tout adorer! Même les chants, même le Johaaaannaaa insupportable!
J'ai pris mon pied, j'ai explosé de rire avec Sacha Baron Cohen, et j'ai jubilé ! Et surtout le film est incroyablement sombre comme à la belle époque de Batman Returns! Et puis la chanson en duo Rickman-Depp, ça n'a juste pas de prix : pretty wooooommaaaannn...
Même le twist final m'a surpris. Enfin bref, un film qui se fait généralement dégommer sans que je ne comprenne pourquoi, parce que je le trouve brillant à tous les niveaux, incisif, drôle, misanthrope (le personnage de Depp est quand même infiniment antipathique), avec un style que Burton renouvelle sans tomber dans sa propre caricature, ou dans la facilité de l'autocitation.
Le montage est d'une précision diabolique (l'enchaînement sur la reprise de Johanna, avec l'alternance entre le marin et Sweeney qui égorge à gogo, est grandiose). Et même Depp qui a tendance à m'exaspérer plus le temps passe, est très sobre et très bon, tout en retenue. Bref de mon point de vue une réussite à tous les niveaux, allez à la limite, y a la chanson du gosse qui était gonflante. Mais le reste c'est du grand Burton, et je suis loin d'être convaincu qu'il se soit définitivement embourgeoisé et qu'il soit fini. A mon avis, il a encore des choses à dire, et de bons films à faire.