Sweet Charity par Teklow13
L'an dernier Rob Marshall adaptait le chef d'œuvre de Fellini, 8 ½, sous forme d'hommage abjecte, hors de propos et totalement irrespectueux de son modèle. Bien avant lui un autre cinéaste, autrement plus doué, Bob Fosse, avait lui aussi adapté une œuvre de Fellini en comédie musicale, les nuits de Cabiria. Et le résultat est quand même autre chose. Fosse a conservé vaguement l'intrigue du film de Fellini ainsi que son baroque pour le transposer à New York et dans un univers totalement Fossien. Et c'est magistral. C'est complètement fou, barré, démesuré, baroque, coloré. L'histoire est donc celle d'une entraineuse, géniale Shirley McLaine, à la recherche du grand amour. Le film démarre comme une comédie pétillante, enlevée, énergique, très drôle. Les premières séquences musicales sont fabuleuses, Le Big Spender en tête, totalement jouissives et toutes différentes en terme de couleur et de style. On est dans les 80's (le film date de 1969), dans les 60's, à Harlem, à Brooklyn comme à Broadway. A ce titre le film pourrait presque être vu comme un hommage au cosmopolitisme de New York. Mais plus le film avance, plus la narration se fait lâche, le rythme ralenti, la comédie burlesque laisse place à quelque chose de plus romantique, puis de plus mélancolique, pour aboutir à quelque chose de bien plus amer. C'est superbe.