Sweet Movie est un film que l'on peut aisement classer au sommet de la liste des "films bizarres". C'est un peu comme si Jodorowski, Dennis Hopper, Pasolini et Kusturica s'étaient associé à une troupe de théatre contemporain afin de faire n'importe quoi.
Difficile de déceler un quelconque message dans Sweet Movie. La société américaine y est montré comme puritaine et gangréné par l'argent et les références au communisme abondent, mais difficile de savoir si elles glorifient cet idéal ou si il s'agit de second degré, vu qu'à priori, Dušan Makavejev est un exilé politique Yougoslave.
En revanche, si l'aspect politique est ambigue, on sent de la part de sacré Dušan, une bonne grosse volonté de choquer le bourgeois. Dans Sweet Movie, il y a beaucoup de bites. Dont une bonne moitié en train de pisser. Des seins et quelques chattes (mais ça on est habitué, au cinéma), ainsi qu'un peu de vomi et de caca. Il y a aussi une scène d'effeuillage très explicite devant 4 ou 5 enfants qui n'avait surement pas demandé à ce qu'une polonaise vienne frotter ses nichons contre leurs visages. Vous êtes prevenu.
Bref, tout cela est bien étrange et je ne suis pas fan de ses films qui veulent choquer pour choquer. Mais, étrangement, je n'ai pas detesté le film pour autant. On est choqué, dégouté, on se fait parfois un peu chier, mais je dois reconnaitre qu'il y a quand même deux ou trois scènes qui resteront gravé dans ma mémoire. La scène d'amour dans cette grande bassine de sucre, par exemple est étrangement fascinante.