C'est tout simplement un incontournable pour ceux qui s'intéressent au cinéma afro-américain parce qu'il marque le début de la blaxploitation ( l'exploitation des noirs par les blancs pour ceux qui l'ignorent ). Au niveau scénaristique, c'est creux mais le symbole est là ! Enfin, on ose montrer un noir qui botte le cul des blancs, qui a du style, qui est beau, etc. « Le Black power ! » Le film a cartonné auprès de la communauté noire à sa sortie. Les distributeurs blancs ont vu là une aubaine pour se faire du fric. S'en est suivi tous les films comme Shaft, Coffy ou encore Foxy Brown.
Pour en revenir au film, le protagoniste court, court beaucoup et longtemps pour échapper à la police, tout ça sur le fond musical funkissime des «Earth, wind and fire ». Melvin Van Peebles montre ici toute l'importance d'une bande originale savamment choisie et orchestrée. La musique semble désormais faire partie intégrante du cinéma afro-américain, elle incarne un élément essentiel au point d'en assurer sa pérennité. Finalement, tous ces films de la Blaxploitation ont perdu leur impact, la force de leur symbole de nos jours. Il y a une nécessité de bien recontextualiser le climat social et culturel de l'époque. Il me semble alors que ces films ne parviennent à exister qu'à travers leur bande son : Shaft avec Isaac Hayes, Superfly avec Curtis Mayfield, Coffy avec Roy Ayers ou encore The Mack avec Willie Hutch.
En définitive, Sweet sweetback est un film plus intéressant pour les cinévores qui souhaitent parfaire leur culture que pour les cinéphiles qui recherchent une oeuvre de qualité.