Le premier film de Jane Campion est assez intéressant à voir dans le sens où Campion filme l'étrange de façon peu convenue.
Rien que dans la composition du cadre ou dans la durée des plans, tout est fait pour nous faire ressentir l'étrangeté des situations vécues par les personnages. Ils sont parfois filmés un peu sur le côté dans le cadre ou dans des angles peu avantageux. Ça les rend très humains et cette Sweetie semble débarquer d'une autre dimension. Pour autant, on sent qu'il n'y a pas de jugement sur ces personnages, on sent presque une certaine tendresse à vrai dire.
Malgré ces qualités évidentes, je trouve que pour le reste on est dans le film indépendant américain lambda et j'ai eu du mal à accrocher aux dialogues. Heureusement que Campion a la bonne idée de laisser les images parler d'elles-mêmes assez souvent.