Un pari ambitieux. Cette volonté de faire cohabiter voire de faire fondre deux aspects aux antipodes: Le comique lourdingue et l'onirisme romantique.
On comprend rapidement que ce comique pipi-caca-prout n'est pas gratuit mais il est quand même présent et de la plus simple des manières. Mais on ne perçoit pas vraiment le sens (ou en tout cas pas suffisamment sur la plus grande partie du film). Et en plus de ça il est moteur dans l'intrigue.
J'aime beaucoup le principe de nous faire un peu rêver, de toucher notre sensibilité et d'y saupoudrer de l'humour. Mais là, c'était un peu too much même si j'ai pu faire abstraction.
Mais tout prend sens à la fin du film, j'ai adoré cette fin et les pistes de réflexions qu'elle soulève. On était en totale empathie avec ce personnage qui essaie de survivre sur une île déserte, la folie que génère la solitude et la coupure avec la société est totalement compréhensible bien aidé par les aventures de Robinson Crusoé que l'on connaît bien depuis tout gosse. La fin du film nous projette d'un coup dans une autre perspective, dans la réalité et si on n'est pas de mauvaise foi, on comprend que deux regards s'opposent. Celui qu'on avait pendant la film et celui qu'on aurait dans la réalité.
Paul Dano est formidable, je commence à être fan de lui et je n'arrive même pas à imaginer la difficulté d'incarner le personnage de Daniel Radcliffe.
Je regrette le marqueur temporelle qu'était le téléphone portable (même si celui-ci fait entièrement partie de la trame narrative) ça limite les interprétations qu'on peut adopter.
C'est un film original, au ton atypique qui mérite de le regarder au minimum pour la curiosité même si ça peut faire des déçus.