jolie illustration d'un roman à succès
Adapter au cinéma le Goncourt 2008 était une gageure. Pas tout à fait cinématographique, le monologue de cette femme au chevet de son mari dans le coma qui passe son temps à lui éponger le front ou lui glisser un tuyau d'eau sucrée dans la bouche! L'adaptation faite par l'auteur et Jean Claude Carrière a permis d'aérer l'action avec flash-backs sur le passé de la jeune femme ou en la baladant dans un Kaboul en ruine.
Cependant, je n'ai pas été totalement convaincu par cette mise en images. L'histoire est toujours aussi forte mais peut être un peu conventionnelle. Le sort des femmes musulmanes est très souvent abordé en ce moment au cinéma et le film en pâtit un peu. Mais ici, il manque un vrai regard de cinéaste pour sublimer le propos. Aérer le film est un bon moyen de nous faire ressentir la vie oppressante de cette femme, considérée juste comme un bout de viande. Mais cela n'apporte guère plus au film. Ce sont les moment de face à face avec le mari que l'on attend. Et même si l'on en terrain trop connu, et même si la fin est banalement romanesque (mais pourquoi dans les histoires de femmes musulmanes, les maris sont si souvent stériles, une épidémie ?), j'ai aimé ces moments calmes et forts, très esthétiquement filmés. Ils sont portés par une sublime comédienne Golshifteh Farahani qui illumine l'écran par sa beauté, son talent, sa grâce. Vibrante d'émotion, de haine, de dévouement, d'hésitations, elle porte le film sur ses épaules et arrive à faire passer une vraie émotion ( sauf peut être dans la scène ratée où l'héroïne ne retrouve plus son Coran).
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