Patrick Sébastien s'improvise cinéaste et le moins qu'on puisse dire c'est que son coup d'essai n'est pas un coup de maitre.
Dans ce drame sentimental, il incarne lui-même un médecin humaniste et anticonformiste, tant dans l'apparence (queue de cheval et blouson de cuir, ben oui) que dans le discours. Son credo, c''est l'amour et c'est ainsi qu'il prétend rapprocher une jeune fille violée de son agresseur, un pourtant inoffensif simple d'esprit.
L'histoire d'amour qui s'ébauche entre les deux jeunes gens n'est pas seulement improbable mais grotesque. L'humanisme, sincère je n'en doute pas, de Patrick Sébastien se heurte d'une part à la médiocrité de sa réalisation et, d'autre part, à la pauvreté et à la maladresse de sa "pensée". Il n'y a rien à sauver dans ce drame mal filmé, mal écrit, mal joué, où le réalisateur sacralise l'innocence (celle de la jeunesse, celle de l'illuminé) dans un discours pontifiant et au moyen, s'il le faut, de symboles bêtes ou de ridicules élans poétiques.
Dans ce film pour le moins inabouti et désarmant, Sébastien fait tenir à Jean-François Balmer (le pauvre!) un rôle de grand méchant, bourgeois mesquin et arrogant, égoiste, en somme le contre-exemple du monde de bonté et de bienveillance que rêve l'auteur. Le dénouement qui conclut ce brouillon incohérent résume à lui-seul le film: emphatique et simplet.