Ce film est, il ne vous aura pas échappé, un Bollywood. Pour ceux que ça inquiète, vous pouvez justement commencer par celui là, qui est beaucoup plus mainstream. Les décors et les chansons sont plus portées sur le monde de l'enfance que sur la culture indienne (pas de danse du ventre ni de poudre colorées).
Mais parlons du film : Il traite du problème d'un enfant dyslexique. Durant la première partie, on découvre les difficultés de l'enfant à l'école, sa relation difficile avec son père (qui le prend pour un raté), avec ses professeurs, son attachement à sa mère et à son frère (éternel 1er de classe et fierté du père). La dyslexie n'étant apparemment pas un problème bien connu en Inde, l'enfant n'est pas détecté et se fait traiter comme de la merde par un peu tout le monde.
Franchement, je trouvais le début du film assez classique, mais je ne pensais pas que cette descente aux enfers irait si loin. L'enfant est alors envoyé en pension loin de sa famille, il se sent abandonné puis encore une fois rejeté par les professeurs dont le credo est travail et discipline ("Heil Hitler" dira un personnage ). L'enfant devient alors complètement ravagé et ne pipe plus un mot. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à être vraiment touché. L'enfant acteur est juste exceptionnel, ses regards en disent beaucoup sur le stade de traumatisme qu'il a atteint.
Dans la deuxième partie que je ne vais pas trop dévoiler pour laisser un peu de suspense, l'enfant rencontre un nouveau professeur d'art qui va enfin aller à son écoute et lui permettre de remonter la pente.
A partir de là, le duo fonctionne à merveille, mes larmes coulaient presque à chaque scène (oui je suis sensible). Alors c'est sur, c'est Bollywood, alors ça utilisera toutes les grosses ficelles possibles pour toucher votre corde sensible. Mais ça marche carrément bien, alors pourquoi demander plus.
Encore une fois, le cinéma indien nous donne quelques scènes absolument incroyables qui resteront gravées dans ma mémoire assez longtemps. Des chansons (http://www.youtube.com/watch?v=y7I-Jz5NdRI), mais aussi des scènes que j’appellerai "leçons de vie" où, en 2 ou 3 minutes, le film fait passer une idée, une morale, d'une manière incroyablement efficace. Témoin cette scène ou le professeur d'art en visite chez les parents d'Ishaan (le héros) explique au père la dyslexie de son fils et ce qu'il subit à l'école en lui tendant une notice d’électroménager en japonais, en lui demandant de la lire (bien sur il ne peut pas) et en l'engueulant parce qu'il n'y arrive pas.
J'ai pleuré un peu de tristesse (l'enfant traumatisé), mais surtout de joie et de beauté. Ce film résume bien à lui seul l'idée que je me fais du cinéma indien. L'idée d'une sincérité authentique, d'une joie de vivre même dans les situations les plus dramatiques, de morales simples mais efficaces, de la victoire des 'gentils', de la conversion des 'méchants', bref, que du bonheur.