A titre personnel, la découverte de Guilty Of Romance au cinéma voici quelques années m'a traumatisé. Son érotisme giallesque, son discours sur la condition féminine au Japon, ou bien son nihilisme désarmant... un vrai cinéaste avait émergé.
Découvrir Tag, reboot d'un bouquin déjà adapté en six films, m'a fait un tout autre effet. Le film s'ouvre pourtant sur une introduction monstrueuse dans la veine de celle de son Suicide Club : deux bus scolaires remplis de lycéennes sont littéralement découpés par une force mystérieuse ! Bluffante, folle et drôle, la séquence est un excellent amuse bouche qui annonce un exercice de style barré.
Malheureusement, il n'en est rien. Coincé dans un scénario labyrinthique, Sion peine à maintenir un équilibre entre l'hystérie ambiante et poétique où le cinéaste excelle pourtant (le passage au second univers par la forêt jonchée de morceaux de lycéennes est magnifique). Il finit par accouché d'un résultat assommant dans son numéro d'équilibriste. Ses thèmes (toujours les femmes au Japon et le sens de la vie) s'en retrouvent accablés. Ses comédiennes, pourtant toutes bonnes, sont tournées en ridicules. Et les excès érotomanes du Monsieur viennent déjouer les intentions de départ : les plans de petites culottes ou une orgie dans une église n'arrangent rien.
Un relative ratage donc, malgré le sens du cadre incroyable de son auteur. Sono je t'aime bien, donc s'il te plait laisse tomber les reboots.