Fort, puissant, esthétique. Haletant.
Pendant tout le film, Tomoko court. Dès les premières minutes jusqu'aux dernières. Pour une raison inconnue, elle est poursuivie par une force surnaturelle semant la mort sur son passage. Tomoko en réchappe miraculeusement une première fois, puis en est de nouveau la proie. Comme un personnage de jeu vidéo qui glisse d'un monde à l'autre, elle redécouvre à chaque passage, un nouveau cycle : une fuite, un changement de décor, un changement de vie, une nouvelle identité, dont elle ne prend conscience qu'à travers les yeux des autres, qui la confondent avec une de leurs connaissances. S'ensuit un moment de trêve - car tout ceci n'est peut-être qu'un rêve. Une pause portée esthétiquement par des ralentis et des images éthérées, musicalement par une bande son signée par le groupe de post-rock japonais Mono, proche de celle des films de Greg Araki (comme par exemple celle de Mysterious Skin)
Puis la mort revient aux trousses. Et le rythme de l'histoire s'accélère en même temps que les cycles se raccourcissent. Comme si les chemins choisis par Tomoko n’étaient au final que des voies menant à une impasse... comme si le destin qu'elle fuyait était tissé d'un fil d'Ariane la menant immanquablement vers l’inéluctable...