Chat-bite

Peut-être aurait-il été préférable de se contenter d'un article sympa dans le New-York times, ou d'un documentaire avec les vrais protagonistes de cette histoire assez folle & amusante plutôt que de pondre une comédie hollywoodienne inévitablement vulgos, prévisible et bâclée à la Judd Apatow (oui tout est de sa faute ! je vais lui foutre ça sur le dos comme d'hab).

Le pitch : Des adultes poursuivent un jeu enfantin à des âges avancés. Fin. On pensait que la France avait poussé l'excès de vide au point de retour avec le doudou, mais les américains ne s'en laissent pas compter. Eux aussi savent mettre X millions de dollars dans un film qui tient en 1 ligne (l'argent étant dépensé dans le casting, et non dans le budget scénario).

Pour atteindre la durée d'exploitation, tous les moyens sont bons : scènes d'action filmées au ralenti avec quantité d'effets comiques moyens ex : boxer des culs, filmer de la course poursuite vitaminée, péter des carreaux ou des tables basses etc... mais attention ça ne s'approche pas d'un centième de la créativité d'un Jackie Chan, nouer de vagues intrigues amoureuses pour mettre en valeur ce casting sexy. J'ai bien conscience que ces remarques négatives peuvent paraître hors de propos ou injustes puisque le film n'a pas d'autre ambition que de proposer une comédie pas prise de tête pour un certain public qui a envie de décompresser après une journée de merde au boulot, et que je me suis à l'évidence fourvoyé en appuyant sur play ce soir là, et donc que le problème vient de moi.

Mais moi aussi j'aime bien les trucs légers, et même un peu cons, avec de l'action pour peu que l'écriture existe à minima. Un truc comme Mary à Tout prix par exemple ou John Dies at the end. Pas des chefs d'oeuvre de finesse mais qui proposent des tas d'idées tordantes. Hors Tag n'a pas d'idée originale à part le sympathique postulat de départ. Le film n'est constitué que de scènes pour coincer Reiner, qui s'échappe facilement comme le Roadrunner face au coyote. Redondant et vain - car on sait bien qu'il va pas se faire poutrer après 12', ni 35' minutes de film. Et surtout, les scènes d'action sont coupées par la rivalité amoureuse de Bob et Chilly pour Cheryll. Un triangle amoureux ultra faible, le pire depuis Jules et Jim. C'est dire le niveau.

Les acteurs font quand même le max pour compenser la non histoire en cabotinant avec un plaisir évident : Ed Helms pierre angulaire du jeu use de sa tête d'imbécile à merveille, Reiner fait le bien le mec intouchable plein d'assurance qui déjoue facilement chaque tentative. Pour le reste, Chilly & Sable se sont fait arnaquer sur les répliques. Ou alors ils sont pas bons, une possibilité privilégiée dans le cas de d'Hannibal Buress, 1 seule expression faciale proposée.

Je me fais du souci pour la carrière de Jon Hamm, il sort de Mad Man avec l'étiquette de nouveau Gary Cooper, et il est consigné aux rôles B.G snobs (ou de sombre connard dans Top Gun ou Baby Driver). Mention spéciale pour Isla Fisher qui arrive à être drôle malgré la pauvreté du texte et l'absence de développement de son personnage, même si les autres acteurs pourraient également se plaindre de ça (ex : Annabelle Wallis, dont l'unique mission est d'être belle à regarder, ce dont elle s'aquite haut la main).

Une scène amusante mais grasse avec le héros de Silicon valley, deux trois gags surprenants dans les bagarres, et c'est tout. C'est peu, trop peu. Espérons que Philippe Lacheau n'y puise pas un forme d'inspiration pour tourner un truc du genre "tire sur mon doigt !".