C'est ce qu'on dira "être passé à côté"
C'est long, c'est lent, c'est terriblement moins bien que Bug (avec le même acteur mais pas le même génie), pas vraiment bien réalisé et trop prosaïque pour amener à cogiter.
L'atmosphère développée alterne entre le prenant - desservie par une musique Ambient très réussie - et le gavant : l'abstraction de toute romance, toute poésie, tout habillage. Rêvez un peu, le temps de quelques scènes, puis rendez-vous compte que tout n'est qu'illusion. Une fois, deux fois, trois fois. Plusieurs fois, le réalisateur croit bon de faire se réveiller son protagoniste en sursaut, alors que le spectateur a compris le procédé, lourd, fastidieux, harassant.
Avec la lassitude, vient alors le sentiment de se faire entourlouper par des scènes qui sans un thème musical de fond enivrant paraîtraient bien ternes.
La vie de cette homme touché par la fatalité génétique n'est pas bien trépidante, et ce ne sont pas ses hallucinations et délires qui transmettent le grand frisson, mais quelques écarts à la monotonie scénaristique qui font traîner un doux frisson sur la moelle épinière.
Avec lui, on s'ennuie, sans lui, aussi. L'immersion étant déjà difficile, comment faire quand un couple sénile avant l'âge bavarde à tue-tête à votre gauche, et qu'un malin un peu frénétique de la guibolle remue d'avant en arrière le siège, grinçant, sous ses pieds ?
Déçu déçu déçu. Aucune place à l'introspection et à l'originalité (un système de santé américain aux choux, une représentation des symptômes de la schizophrénie déjà vue). De la redite, sans beaucoup d'inventivité (spoil : le seul plan des "lucioles" s'échappant du sol, peut-être...). Pour dire, la seule chose que m'a permis ce film, c'est de repenser à l'interprétation que j'ai pu avoir de Melancholia. Du coup, je l'en remercie de m'offrir une notice pour la "concurrence".