2012 (version indépendante)
Grâce au film de Jeff Nichols on se rend compte que le thème de fin du monde n'est pas réservé au grosses productions hollywoodienne clichées a souhait. Sobriété est le maître mot. Ici pas de tsunami dévastateur, d'éruption volcanique ou d'explosions. Dans cette «version indépendante» de 2012, on assiste à un festival macabre de silhouettes plus ou moins humaines errant dans la brume, des corbeaux assoiffés de sang à la Hitchcock ou encore de lourds nuages noirs laissant tomber de grosses gouttes de pluies jaunâtres sur cette Terre déjà si dévastée.
Parce que oui, Take Shelter au delà d'être un film sur la fin du monde est un film sur une société en voie de disparition. A la manière de La nuit des mort-vivants de Romero ou encore de La Route de John Hillcoat – dont il peut même faire office pour certains de «prequel» - ( c'est la mode me diriez vous ), Take Shelter est aussi une critique sociale du système individualiste américain.
Michael Shannon ( vu au petit écran dans BoardWalk Empire ) est parfait dans son rôle de Curtis LaForche, père de famille en proie a de terribles visions et rêves et dont la fille est attente de surdité. Jessica Chastain n'est pas en reste dans son rôle de mère de famille désemparée face a un mari atteint d'une «psychose», la même qui a toucher la mère de ce dernier des années auparavant.
Dès le premier cauchemar jusqu'au final plus qu’interpellant, le spectateur doute. Nichols fait naître une angoisse, un questionnement pesant dès les premières minutes. On sent une ambiance inquiétante mise en avant par de magnifiques plans sur le ciel, la campagne et la société grise et malade.
L'histoire nous plonge dans un univers familier mais étrange, que l'on découvre en même temps que le personnage de Curtis, auquel le spectateur n'as aucun mal a s’identifier.
Longtemps après la séance le spectateur s'interpelle sur la domination d'un système plus que bancal et n'as qu'une envie : se mettre a couvert.
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