A la sortie de Take Shelter, il demeure une étrange impression. Celle d'avoir vu un film raté mais pas un mauvais film. L'histoire est assez intéressante, le personnage central, bien qu'accusant un problème de casting, est relativement captivant mais le traitement à la Shyamalan ennuie un peu.
Le film souffre, indéniablement, du syndrome des maladresses du « jeune » réalisateur tout en bénéficiant de celui de sa fraîcheur.
Il en résulte un film bancal qui distille d'intéressantes pistes et s'embourbe dans des clichés assommants (cf la fin). Les scènes de « rêves » du héros révèlent un joli potentiel de réalisation et parviennent à faire redouter les scènes de nuits au spectateur. Malheureusement, le côté « bouseux, Amérique profonde – vive le cinéma indépendant » est un peu trop présent et gâche une partie du film. Je saluerai surtout le rythme, lent mais agréable, qui colle parfaitement avec les problèmes de météo du film.
Au final, le film prêterait presque à sourire et l'on se demande ce qu'il pouvait y avoir comme films en compétition dans les festivals où Take Shelter a reçu tous ses prix.
Cependant, je retiens des passages subtils et prometteurs et irai, sans doute, voir le prochain film de Nichols.