Beaucoup de choses à dire sur ce film.
Pour commencer, le scénario. Il est assez exceptionnel. C'est pas un film d'Action type américain comme on nous en sert tous les jours. Il est très original, j'ai pas le souvenir d'avoir vu quelque choses comme ça auparavant De plus, il est très complet. Le père à 96 heures pour retrouver sa fille, il est donc bâti sur une trame de « course contre la montre ».
Rien n'est laissé au hasard (Sauver la star qui donne une saveur à la fin du film, dire « je vous retrouverais » au téléphone aux ravisseur, ce qu'il fera quelques heures plus tard, nouer le téléphone et le Talkie Walkie, prendre les balles du flingue de Jean-Claude, le flic ripou), et pourtant, certains élément ou le film semble insister ne servent à rien (le relever des fibres sur le miroir).
Ils y a aussi tous ces moments qui arrivent sans qu'on s'y attende, par ce que ça surprend que ça se passe comme ça, et que aucun élément visuel ou de la bande son (j'y reviendrais) nous y prépare. On peut citer quelques exemples, comme le passage où Peter se fait écraser par un poids-lourd, alors qu'on pensait qu'il avait réussit à s'échapper, ou le moment où Bryan se fait assommer en sortant de la vente aux enchère, alors qu'on pensait qu'il avait tout en main.
Là où le scénario est toujours bien fait, c'est aussi sur tout le parcours du père pour retrouver Kim, nous, spectateurs, pensons qu'il n'y a plus de piste, que tout est perdu, alors que l'acteur trouve un autre fil à tirer qui apparait sous nos yeux comme une évidence alors qu'on n'y avait pas pensé, « Mais c'est biensûr !« .
Un film pleins de rebondissement, où on croit que l'intrigue est à son paroxysme et où l'on tremble, mais le réalisateur en profite pour en rajouter une couche. Film vraiment immersif, où l'on est sans cesse trompé par le scénario.
Autres points où ce scénario est vraiment bien écris, c'est les passages un peu « Mc Giver » (genre, Bryan au téléphone qui sors de sa mallette un kit pour enregistrer la conversation, son ami qui lui sort toutes les infos sur le gang albanais à partir de l'enregistrement téléphonique, limite jusqu'au nom de leurs coiffeurs, ou la perfusion qu'il fait dans l'hôtel avec un cintre plié. Où il la sort, sa poche de perfusion d'ailleurs ? C'est un peu gros, mais le film en est pas truffé, et c'est pas tant gros que ça (on peut se dire qu'étant un ancien des renseignements américains, il a toujours son matos, son copain a des bons moyens de renseignements vu qu'il bossait pour le gouvernement aussi, et comme on voit bien qu'il est habitué de l'hôtel, il y a peut être un minimum de ressources).
Il y a aussi les scènes d'actions qui sont fortes, mais tout de même réalistes (la course poursuite dans le chantier où le méchant se crashe sur la pelleteuse façon Need for Speed Most Wanted, où la fusillade où Bryan se cache sous un corps, très bon camouflage, il arrive à tromper les méchant ET le spectateur, ou encore le passage où Bryan remonte le quais des Orfèvres parisien à contresens avec une sportive (il conduit avec une boîte automatique ce me semble), et sans se planter).
Toutes les scènes de combat sont très bien pensées, c'est pas « j'ai un flingue je tue tout le monde » façon Walker, Texas Ranger, ok il a, à certains moments, un flingue ou un Uzi et il fait un joli carnage avec, mais sinon il est très manuel (je t'assomme avec la crosse d'un flingue, je te poignarde avec un tesson de bouteille de vin, ou avec une conduite de vapeur). Et, contrairement aux film de gros bourrin, le héro est blessé à plusieurs reprises. Gros point fort : Le film n'est pas gore, ça serait très mal passé. Le héros est quand même un super bourrin, il torture, tue, achève, sans faire le ménage. Et tire un peu sur tout ce qui bouge (genre le mec qui regarde par le hublot de la porte et qui se prend trois balle, où celui qui rentre en trombe dans une pièce mais qui se prend aussi trois balles en ouvrant la porte). C'est excellent.
On sent aussi l'expérience acquise lors de ses fonctions pour le gouvernement américain, où il arrive à garder son sang-froid au téléphone avec un beau discours du genre :
Je ne sais pas qui vous êtes
Je ne sais pas ce que vous voulez
Si vous voulez une rançon
Je n'ai pas les moyens
Ce que j'ai par contre
Ce sont des talents bien particuliers
Acquis au cours d'une longue carrière
Qui feront de moi un vrais cauchemar pour vous
Si vous relâchez ma fille, ça s'arrêtera là
Sinon, je vous chercherais
Je vous retrouverais
Et je vous tuerais
Ou celui qu'il entretiens avec son otage avant de le torturer et de le tuer (« Dans certains pays sous-développés, on pouvait attendre l'électricité des heures [...] alors qu'ici je peux mettre le jus et la seule choses qui l'arrêtera sera quand ils couperont l'électricité pour factures impayés« , zut, je me souvient pas du texte en entier, si quelqu'un l'a merci de me le donner).
D'ailleurs, petit détail amusant mais très bien réalisé, quand l'albanais se fait électrocuter (avec un clou dans chaque genoux), l'ampoule de la pièce fait office d'ampèremètre.
Ces beau discours vont de paire avec un scénario dont les dialogues sont très riches en qualité.
Toujours lors de l'enlèvement, le père dit à la fille (sous un lit) de poser son téléphone et de crier tout ce qu'elle voit sur eux. Entendre « aaaaaaaaaaah, un mètre quatre vingt, tatouage sur le bras gauche aaaaaaaaaaaaaaaaaah » est, le le concède, un poil abusé quand même, mais très marrant sur le coup.
J'avais dit que je parlerais de la bande son. Il n'y a pas de grande musique magnifique ou rien de cela, donc si j'oublie des film comme Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux, ça doit être une des meilleures bandes sons que j'ai rarement entendue. Pour tous les effets spéciaux, le bruit des tirs, tout les moindres détails sont magnifique au niveau de cette bande son. Et comme je le disais plus haut, je trouve qu'elle participe énormément à l'intrigue du film. Juste un petit détail qui m'a surpris :
La musique est à fond dans l'appartement des deux jeunes filles, et pourtant, on ne l'entend plus du tout lors de l'enlèvement, même pas un bruit de fond. Et elle n'est pas plus présente quand le père reviens quelques heures après faire la reconstitution. Si je me plonge à fond dans l'histoire, je ne vois vraiment pas qui aurait plus éteindre cette musique, pas plus les deux filles au mains des ravisseurs, que ces derniers. Si j'avais à noter, je dirais 9/10 pour la bande son.
D'ailleurs, dans les secrets de tournage, on apprend que l'acteur de Bryan était sur les plateaux lors du tournage de l'enlèvement pour répondre au téléphone, afin que Kim, sa « fille » soit vraiment dans l'action. C'est très bien pensé de la part du réalisateur, encore un excellent point.
Juste une petite note, j'y pensais plus, mais la scène de reconstitution de l'enlèvement que fait le père dans l'appartement parisien sus-citée et très bien faite. Elle m'a beaucoup plu.
Enfin, pour le réalisme des effets spéciaux (principalement pour la course poursuite dans le chantier) j'ai rien à redire, tous les petits détails sont là, tout est minutieusement réglé, mais rien n'est trop « gros ». C'était magnifique, pour ne pas dire parfait.
Un petit tour sur le casting de ce film réalisé par Pierre Morel (réalisation confiée et en collaboration avec Luc Besson), et dont le scénario à été écris par Luc Besson et Robert Mark Kamen :
Bryan : Liam Neeson
Kim : Maggie Grace
Lenore : Famke Janssen
Stuart : Xander Berkeley
Amanda : Katie Cassidy
Jean-Claude : Olivier Rabourdin
Sam : Leland Orser
Casey : Jon Gries
Bernie : David Warshofsky
La chanteuse : Holly Valance
Gregor : Goran Kostic
Anton : Radivoje Bukvic
Isabelle : Camille Japy
Peter : Nicolas Giraud
Saint-Clair : Gérard Watkins
Marko : Arben Bajraktaraj
Ali : Jalil Naciri
Joan : Rosemary Garris
L'assistant de Jean-Claude : Edwin Kruger
Ingrid – la fille suisse : Anca Radici
Singh : Opender Singh
On voit donc bien que le casting est mitigé entre Français, Américain et Européens de l'Est, ce qui est un nouveau bon point pour le réalisateur, ainsi le film en est que plus réaliste.
Ce film nous en apprend aussi beaucoup sur les trafics humain, car il faut savoir que c'est une réalité. La vente aux enchère de jeunes filles, ou les bordels dans le chantiers existent et son bien réels. Ce film est une occasion d'être confronté à l'horreur de ces situations, autant en adaptant le point de vue du père (il cherche sa fille, mais à peur de ce qu'il va trouver en voyant l'état des jeunes filles qu'il trouve sur son passage), que celui de spectateur, dans les passages où le réalisateur insiste bien sur cela, principalement dans la scène du bordel ou dans la maison rue Paradis où l'on voit dans les chambres des filles toutes plus horribles les unes que les autres : Faibles, blessées, amaigries et qu'on a piquer sans aucune mesure d'hygiène pour rendre accro à la drogue.
Heureusement, dans le film, Kimsera épargnée, ce qui n'est pas le cas de son amie Amanda, qui sera retrouvée dans un piteux état.
Un excellent film que je recommande à tous de voir, je l'ai vraiment aimé. Je dirais un des meilleurs films que j'ai vu au cinéma. Tout m'a séduit dans ce film, autant le scénario que la réalisation, qui ont été mené parfaitement, pour un petit budget de 30 Millions d'euros.
Petite note : J'ai dit que ce film n'était pas gore, mais l'interdiction aux – de 12 ans est quand même largement justifiée à mon avis.
Pour conclure, allez le voir.
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