Qu’est-ce que tu fous, Liam Neeson ? Sérieusement, pourquoi t’acharner ainsi ? T’avais dit que tu ne ferais pas de troisième volet car ce serait être « un mauvais père » que de perdre sa fille une nouvelle fois. C’est ce pitoyable scénario écrit par Luc Besson, instantanément décodé par n’importe quel être vivant ayant un QI supérieur à 1, qui t’a convaincu ? Ou serait-ce la réalisation confiée à Olivier Megaton (déjà réalisateur du nullissime Transporteur 3) ? Faut dire que je m’inquiète ! T’étais déjà jedi dans le pire des Star Wars ; Zeus en armure fluo dans le navet total Le Choc des Titans ; et amiral dans Battleship « le film avec Rihanna »… Alors que fut un temps, t’étais le mentor de Batman et le sauveur de plus d’un millier de déportés dans La Liste de Schindler ! Ça va mal finir tout ça, car comme disait Nietzsche : « Quand tu joues dans un film de merde, le film de merde joue aussi en toi. »
L’ancien agent Bryan Mills est accusé à tort du meurtre de sa femme (toujours pimpante même après s’être vidée de son sang) et se lance dans une enquête pour retrouver l’assassin alors que la police de Los Angeles est à ses trousses. Heureusement, il peut compter sur l’aide de ses potes agents secrets et de sa fille (mais se fera-t-elle encore une fois kidnapper ?). C’est du Luc Besson donc les flics sont incapables, les méchants viennent de l’Est (Europe ou Chine, ça dépend du film), le héros a un code à respecter mais pas trop quand même, et les voitures explosent après quelques cascades forcées.
Une fois l’introduction passée (et un générique d’ouverture hors-sujet), le film repose sur un unique modèle :
1. Liam Neeson entre dans un bâtiment pour trouver des informations/castagner des méchants.
2. Les flics arrivent, Liam Neeson s’enfuit.
3. Les flics jurent qu’ils l’auront la prochaine fois, tout en constatant la swagitude du fugitif.
4. Liam Neeson réapparaît, porté par un pompage complet du travail de Hanz Zimmer sur la trilogie Batman.
À répéter 3-4 fois dans divers environnements et vous obtenez un film d’action.
Notons également la présence de Forest Whitaker au casting qui, comme Liam Neeson, semble vouloir détruire sa carrière. Son personnage, Franck Dotzler flic de Los Angeles, est tout aussi bien écrit que le reste du scénario puisque son rôle se limite à deux phrases : « Attendez-moi, j’arrive » (un bon détective est toujours en retard et jamais avec ses hommes), « Bouclez tout le périmètre, on va le choper ». Entre-temps, il joue avec sa petite pièce d’échiquier car, comme tout flic intelligent, il a quelques tocs et les reporte sur un objet à forte teneur symbolique.
Et si le néant du scénario ne suffisait pas, Olivier Megaton met un point d’honneur à détruire l’esthétique du film : montage épileptique, combats à peine chorégraphiés, shaky cam à faire vomir un astronaute… La moindre bonne idée de mise en scène est gâchée par la succession rapide de plans rapprochés rendant l’action totalement illisible voire pénible à regarder. Enfin, il est quand même sympa cet Olivier Megaton puisqu’il nous épargne ses effets « accélération » dégueulasses présents dans Le Transporteur 3.
Taken 3 n’aurait jamais dû exister, Taken 2 non plus d’ailleurs. La seule bonne nouvelle avec ce nouveau volet est qu’il devrait être le dernier (sauf si l'appel de l'argent est encore une fois trop important). Il ne te reste plus qu’à reprendre ton destin en main, Liam Neeson !