Il y a deux façon d'aborder ce film, la première qui est paradoxalement la plus intéressante est celle d'une brillante confrontation d'acteurs. Si Keitel est brillant comme d'habitude même s'il se complet à cabotiner, que dire la prestation émouvante, habitée de l'acteur suédois Stellan Skarsgård, impérial dans le rôle de Furtwängler. Quant au lieutenant il m'a paru bien fade. La seconde pose une foultitude de questions de fonds, mais toutes tournent autour de savoir si Furtwängler en refusant de quitter l'Allemagne ne devenait pas, même à son corps défendant le complice passif du régime nazi. Question à laquelle il serait vain de répondre, c'est si facile de se mettre à la place des autres hors contexte (et c'est bien pour cela que je me suis toujours interrogé sur l'utilité des films à message). Ce qui est aussi évoqué c'est la brutalité de l'interrogatoire à charge que mène Keitel à ce point que la secrétaire ira le comparer aux enquêteurs de la Gestapo. Et pour la petite histoire, mais le film ne le dit pas, si Furtwängler n'a jamais eu sa carte au parti nazi, Karajan, lui l'avait mais n'a jamais été vraiment inquiété !