Entre métamorphoses, bestiaire fantastique et sortilèges du temps, la monstrueuse tragédie des hommes consumés par leur désir d’impossible.
Un film intriguant. Malgré un manque de la poésie qui aurait pu le rendre superbe, le film qui oscille entre psychanalyse et fantastique, prête à plusieurs interprétations. Il aborde à travers l’imaginaire, le fantastique du conte et les désirs effrayants de ses personnages, des angoisses et des obsessions contemporaines ( tyrannie du désir , refus de vieillir, lutte contre le temps) et explore autant le matériel symbolique des contes (métamorphoses, sorcières , ogres, rois et princesses) que les recoins les plus sombres de la psyché ( fantasmes archaïques sur la naissance , thèmes du double , de la paternité et maternité, du tabou de l’inceste….) Mais sur la forme, même s’il évoque l’univers fantastique des tableaux de J Bosch et son univers fantastique, il est loin d’être toujours esthétique. Ses histoires parallèles ne s’enchaînent pas harmonieusement (3 contes réunis en un seul) L'aspect ridicule que l’on prête dans les critiques à ce film, renvoie à mon avis, au « grotesque » mais dans le sens de " L'Art grotesque» , ce qui se ramène à la présence dans les œuvres de plusieurs de ces motifs ou de ces figures extravagantes : le redoublement, hybridité, les métamorphoses.