♫ Musique ♫
Il était une fois un royaume… ou plutôt trois royaumes, voisins et intemporels où les rois, reines, princes et princesses vivent dans le confort et l’opulence dus à leurs rangs, dans de somptueux châteaux. Que ce soit un roi libertin à la recherche de la plus belle et jeune femme qui existe, un roi captivé par une étrange créature délaissant sa fille qui rêve de mariage ou une reine obsédée par son désir de porter un enfant, tous se retrouvent consumés par leurs désirs impossibles. Entre monstres et sorcières, acrobates et courtisans, vieilles lavandières ou ogre terrifiant, se déroule la tragique histoire de ces instants éphémères où la magie va fatalement disparaître…
Sélectionné à Cannes en 2015, il est l’un des films les plus controversésde cette année : accueil mitigé au festival, critiques divisées par la suite et fort contraste des ressentis des spectateurs sortant de salle. Travaillant dans un cinéma, j’ai été témoin d’applaudissements et de chaudes larmes de joie accompagnés de « merci infiniment » et de « c’est d’la merde votre film, vous devriez avoir honte » agrémentés de signes que ma maman me demande de ne pas faire. Mais qu’importe !
C’est Matteo Garrone,qui nous livre dans Il racconto dei raconti (titre original du film) son interprétation des contes de Giabttista Basile : Pentamerone (1634-1636). Cet aspect merveilleux appuyé par des graphismes sublimes et poétiques semble tout droit s’être échappé d’une page d’un conte, d’un imaginaire littéraire, d’un monde fantastique peuplé de choses, tout aussi merveilleusesque dangereuse. Des décors fastueux, des costumes magnifiques, des paysages sublimes pour des images irréelles qui parviennent à transcrire cette ambiance majestueuse mais aussi dérangeante. Une immersion douce et facile dans ce monde singulier où nous côtoyons princesse et monstre, sortilèges et enchantements pour croiser les destins de ces protagonistes qui ne connaîtront qu’un aboutissement pessimiste, voire funeste.
Et quels protagonistes ! Vincent Cassel, Salma Hayek, Toby Jones dans les rôles de ces monarques assujettis à leurs propres désirs qui causeront leurs pertes.
Car oui, les contes délivrent toujours une morale. Et quoi de mieux que de s’intéresser aux pulsions, aux désirs, à la convoitise de l’Homme. Comme le dit le vieux moine (un peu flippant que je soupçonne d’être nécromancien) :
Le désir ne peut que se satisfaire dans la violence et la séparation