Le film court 2 lièvres à la fois, en décrivant, d’une part, le monde universitaire (avec sa novlangue et son entre soi) et d’autre part, le ressentiment des Allemands de l’Est vis-à-vis de Berlin et de l’Union Européenne. Il fallait choisir ! Il y a, peut-être, une part autobiographique (la réalisatrice a 40 ans) que l’on retrouve dans l’indécision de Clara, doctorante en philosophie (thèse sur la théorie de la liberté chez Hegel) à 39 ans, mère divorcée d’une adolescente, Emma (qui joue du tuba), vivant en colocation à Berlin et qui revient en ex-Allemagne de l’Est pour l’anniversaire de sa mère, et qui se ressent aussi dans le film, assez confus et encombré de scènes longues et oiseuses, façon Arnaud Desplechin (jeu de fléchettes et slow avec son ex, devenu tenancier de bar-restaurant par exemple). D’autant que le personnage de Clara (Anne SCHÄFER) est antipathique et peu à l’écoute des autres. Elle reproche à sa mère son bavardage (d’où le titre, « Parler du temps ») qu’elle prend pour une absence de communication. On est loin de « Sonate d’automne » (1978) d’Ingmar Bergman (1918-2007) ! D’où l’obtention d’un téléfilm ennuyeux et soporifique.