Aujourd'hui, on nous vend du Netflix à toutes les sauces et maintenant la production, après des séries à fortes audiences, se lance dans les films.
On ne va pas se leurrer, le succès de Tallulah, malgré Ellen Page en tête d'affiche, n'est sans doute pas à la hauteur des espérances de son réalisateur, faute de promotion et de sorties en salles.
Le jeu des acteurs est très correct, rien d'extraordinaire, mais rien de déplorable non plus. La musique passe inaperçue, elle remplit son rôle sans plus, de même que le montage très classique. En effet, ce film ne prend aucun risque dans sa réalisation et c'est la première chose qu'on peut lui reprocher: son visuel est ennuyeux, le rythme est trop posé et lent pour que l'on rentre réellement dans l'histoire.
L'histoire en elle-même avait une base plutôt intéressante: cette jeune SDF qui kidnappe l'enfant d'une femme plus ou moins alcoolique et ment en la faisant passer pour sa propre fille. Jusque là, le film avait matière à devenir suffisamment original et captivant.
Hélas, après avoir mis en place ces éléments, c'est tout le scénario qui s'effondre au fil des scènes. L'ennui s'installe avec un déroulement monocorde et une évolution des personnages bien trop improbable pour être réaliste. Le paradoxe est là: le film est trop lent et l'évolution psychique trop rapide. Tallulah restera celle dont le développement est le plus crédible tandis que Margo et Carolyn déraillent parfois complètement, faisant grincer des dents devant certaines scènes.
Comme on pouvait s'en douter dès les deux tiers du film, la fin n'est pas satisfaisante puisqu'elle constitue l'apogée de réactions de personnages incohérents et laisse un goût amer alors que le générique prend place.
C'est donc une frustration à tous les étages qui se dégage de ce film, à première vue prometteur, mais qui ne parvient pas à porter le poids de son histoire cloisonnée dans une période temporelle très limitée.