Sin-Dee Rella
Tangerine, c'est le récit croisé de personnages dont la folle journée va les amener à tous se retrouver dans un Donut Time pour se dire gentiment leurs quatre vérités. Cette scène pleine de franchise...
le 9 sept. 2015
18 j'aime
"Tangerine" est typiquement le genre de film que je n'ai pas l'habitude de regarder, qu'on peut sans coup férir ranger dans la catégorie "indépendant", et dont l'originalité vantée sur l'affiche ("vous n'avez jamais rien vu de pareil") réside dans le fait qu'il a été filmé uniquement avec des Iphone ! Et franchement sur ce point, malgré les filtres très chaleureux (dans les jaune-orangé), on oublie assez rapidement cette particularité. C'est même bien mieux que tous ces found footage qui irritent les yeux !
Alors il est certain que le scénario est ultra léger, à savoir un trans qui retrouve son (sa ?) meilleur(e) ami trans après 28 jours en taule, et apprend que son mec, et accessoirement son mac, l'a trompé pendant ce temps là avec une autre pute. Ni une ni deux cette Cendrillon décalée va traverser une bonne partie de Los Angeles pour retrouver cette chipie, et la ramener par les cheveux à son mec/mac pour un explication burnée (...) !
En parallèle on suit un chauffeur de taxi marié mais qui aime sucer les queues des trans, jusqu'à un point de convergence final assez inattendu. Tout cela sur une période d'à peine 24 heures, la veille de Noël.
Si tout cela peut paraitre etrange et anecdotique, au bout des 1h25 de métrage on s'est retrouvé plongé (superficiellement) dans le milieu des trans qui font le trottoir, avec leur langage, leur habitudes et leurs codes, dans un Sunshine L.A populaire et anonyme bien loin des quartiers touristiques sans etre ceux les plus craignos, avec une majorité d'acteurs/rices qui n'en etaient pas avant ce métrage et donne une certaine authenticité à ce qui est finalement un vaudeville trash et haut en couleurs/haut en mots colorés !
Il y a derrière tout cela une certaine dimension dramatique dans ces tranches de vie entr'aperçues mélangée à une certaine tendresse pour cette catégorie de gens ayant fait des choix de vie et de sexualité pas evidents à assumer au quotidien. Un quotidien evidemment émaillé de violence, de glauque et de sordide. Mais jamais le film ne tombe dans le pathos ou la condescendance, absolument jamais. C'est même parfois cocasse dans ces situations de pur vaudeville (toute la partie finale dans le magasin de Donuts avec le mac, le taxi, etc....).
Mais pas de happy end ici, on reste dans la réalité tout ce qu'elle a de plus brute, ce qui est cohérent avec le reste de la pellicule. Les dernières images de chaque protagoniste sont tristement attendrissantes.
Je peux comprendre qu'on n'accroche pas du tout au sujet et/ou au traitement, pendant les 5 premières minutes c'etait mon cas. Mais rapidement, et jusqu'à la fin, (et même encore le lendemain !) j'ai été pris dans la tornade incarnée par cette Cendrillon Trans brute de décoffrage, totalement naturelle jusque dans ses excès.
Ça m'a touché et dépaysé. Vraiment.
A voir en V.O impérativement.
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Créée
le 22 mars 2018
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