Le bonheur est dans le tango
Après le chocolat, c'est le tango qui rend heureux et qui fait ressotir le meilleur des gens.
Je n'ai rien contre l'idée de base, à savoir des taulards qui apprennent le tango malgré les connotations que les plus homophobes de leurs collègues pourront émettre. Seulement Frédéric Fonteyne tombe dans la facilité du misérabilisme et du consensuel, ne prend pratiquement aucun risque dramaturgique et délivre une oeuvre assez creuse. Creuse parce que les personnages sont vides de sens. Surtout si l'on prend le gardien de prison qui ne dit rien et qui, donc, pense. Et s'il pense alors c'est bien. Mais non, en fait non. Le silence qui entoure le personnage, s'il donne l'illusion d'un homme avisé, n'est en fait qu'un leurre pour cacher le manque de profondeur du personnage.
Les relations entre personnages évoluent lentement et sans aucune surprise en plus. On s'ennuie du peu d'exploitation que l'auteur en fait. C'est un peu comme si le film était tout fait sitôt l'idée trouvée. D'ailleurs on aurait pu en faire un court métrage tellement il ne se passe rien, tellement les enjeux sont minces. Sans parler des résolutions faciles.
La mise en scène n'est pas mauvaise. Quoique certains tics du cinéma d'auteur (jumpcut, plans peu lisibles) qui agacent ; et puis Fonteyne filme le vide sans en donner de l'intérêt. J'ai quand même été bien content de retrouver François Damiens (que je considère comme étant un des meilleurs acteurs belges) et Sergi Lopez (j'adore cet acteur, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'il endosse facilement le rôle de la gifure paternelle).
Bref, un film sincèrement ennuyant malgré un bon casting et une idée de base intéressante ; le fait est, Fonteyne n'exploite pas son idée, il n'approfondit rien, il se contente de la carte facile du bonheur pour tout expliquer sans qu'il y ait une réelle réflexion derrière ces corps qui s'enlacent, des corps qui rêvent de liberté.