Je ne savais pas trop quoi attendre de ce film, par conséquent, je n’ai pas vraiment été déçu. En revanche, je n’ai pas été complètement conquis non plus. C’est une œuvre étrange mais intéressante, construite autour de son personnage central qui, aussi bien à l’écran que dans la narration, phagocyte tout ce qui l’entour avant d’exploser. Bien sûr, Cate Blanchett y est une fois de plus exceptionnelle, comme toujours. Le film aborde également plusieurs questions sur notre société, certes via le prisme de la musique classique, mais les parallèles y sont bien présents. De plus, on rattrape notre personnage au sommet de sa gloire et n’assistons donc qu’à sa chute, ce qui crée une dynamique assez particulière. Toutefois, cela n’empêche pas le film d’avoir plusieurs longueurs, ou de s’étirer inutilement. De plus, on a assez tôt dans le récit cette impression qu’il ne sait pas trop où aller, ni quel est vraiment son but, en dehors d’observer l’autodestruction du personnage principal, devenu presque psychotique. Cela crée une sorte de dissonance qui empêche de vraiment entrer dans l’histoire et d’en saisir le fil conducteur.
TÁR est donc un film sur lequel je reste un peu sur ma faim, alors qu’il possède de nombreux atouts pour me parler : une actrice principale qui survole le récit avec brio, une musique efficace, mais surtout une mise en scène et un son qui créent une ambiance presque aliénante, qui nous plonge avec le personnage dans sa psychose. Et pourtant, ça ne prend pas vraiment. Pas de déception donc, mais quelques regrets quand même.