Second film de la série des 6 Tarzan produits par la MGM avec Johnny Weissmuller et Maureen O'Sullivan, c'est la suite directe de Tarzan l'homme singe sorti en 1932 qui avait remporté un énorme succès, ce triomphe appelait des suites, elles seront donc 6 jusqu'à Tarzan à New York en 1942, puis la MGM revendra le concept à la RKO qui tentera de ranimer la flamme, mais la réussite sera moindre.
Ici, la relation amoureuse entre Tarzan et Jane est de plus en plus soudée, le couple est très glamour, et les choses évoluent puisque les 2 tourtereaux habitent dans une maison en bois perchée sur un baobab géant ; cette relation semble aujourd'hui un peu cul-cul, mais le film garde cette magie exotique vue dans le précédent et reprend tous les ingrédients du premier film, à savoir les facéties de Cheeta pour l'élément comique, les scènes d'action avec des animaux vrais et faux, toujours ces combats avec des crocodiles en plastique, et les éléphants qui interviennent au cri iodlé de Tarzan pour sauver tout le monde d'une méchante tribu cannibale. En fait, la production se contente de faire fonctionner le décor en offrant un maximum de scènes dépaysantes et de la pure aventure. En revoyant ce film et les suivants que j'ai acquis dans un beau coffret DVD assorti d'un superbe documentaire sur la mythologie Tarzan, je m'aperçois qu'on recycle un paquet de plans déja utilisés, sans oublier des plans de savane tournés par une seconde équipe pour bien montrer où on est. Ce procédé peut verser dans la facilité, mais ça ne me dérange pas vraiment, je pense que c'est une question de budget.
La grande audace vient de la scène de bain où Jane déchire sa robe à une branche d'arbre et se retrouve à nager nue, cette scène est expliquée dans le documentaire, il y a différentes versions : soit Maureen a accepté de nager en nu intégral, soit elle porte une sorte de collant chair, soit elle est doublée par une nageuse nue également (car Maureen n'aimait pas l'eau). En tout cas, c'est bien fait car dans certains plans, on voit que c'est bien Maureen qui nage, et cette nudité ne choque pas, elle est naturelle, on ne voit rien d'équivoque, c'est un beau ballet aquatique joliment filmé. Ce genre de scène était impensable après 1935, car en 1934 le Code Hays n'est pas encore entré en vigueur, il sera crée peu après, et d'ailleurs le costume en peau de bête très érotique de Jane en montrait trop, elle sera priée d'aller "se rhabiller" un peu plus dans le Tarzan suivant, Tarzan s'évade.
Avec ce genre de film, mon âme d'enfant se ranime et se délecte malgré les défauts et les conventions qu'il peut comporter, c'est le type de film familial par excellence qui fait du bien en ces temps difficiles, je le trouve presque aussi réussi que le précédent car il a encore la même fraicheur et la même naïveté poétique.