Taxi errant ...

Film étrange que ce Taxi Téhéran.
Je suis allé le voir sur recommandation de ma planteuse de joubarbes préférée (♥ ) et je suis sorti de la salle perplexe ... Impossible sur le coup de me décider sur la note à lui attribuer, ni même si ça m'avait plu ou pas.
Et finalement, c'est en le racontant autour de moi que j'y ai trouvé plein des qualités.

Tout d'abord, une certaine originalité car le film est intégralement tourné depuis l'intérieur du taxi ! Jafar PANAHI, réalisateur du film, et principal acteur est également Chef caméraman et comme je l'ai lu par ailleurs monteur ... Il est le chauffeur de taxi qui ne connait pas bien les itinéraires à emprunter, voire qui se perd dans Téhéran.

J'aime bien Jafar PANAHI, il a une "bonne tête", avec son petit sourire en coin, ses yeux rieurs et sa réserve naturelle. Il inspire confiance.

Jafar a donc installé discrètement 2 petites caméras qu'il a fait tourner sur un axe fixe, au milieu du tableau de bord, au gré des situations.
Pourquoi cette discrétion ?
Tout simplement car en décembre 2010, il a été condamné à six ans de prison et surtout, à l'interdiction de réaliser des films ou de quitter le pays pendant vingt ans !
Ca ne rigole pas en Iran ... et ses films sur les inégalités ou le traitement des femmes n'ont pas plu aux autorités en place.

En tout cas, j'admire son courage et sa ténacité, c'est fort de braver une nouvelle fois le gouvernement de la république islamique d'Iran (petit jeu : il y a un intrus dans les dernier mots avant cette parenthèse, le trouverez vous !?).

Ainsi, le film est une suite de situations, de personnages clients du taxi, et finalement de tableaux de la société Iranienne. La situation des femmes, encore et toujours, mais également la pauvreté et l'insécurité, les restrictions et autre censures, accrues par une omniprésence religieuse.

J'avais cru comprendre au travers de l'actualité récente, une ouverture du pays vers l'extérieur et vers le tourisme... si c'est bien le cas, ça ressemble surtout à un leurre, et pas du tout à la réalité quotidienne.

A noter le générique de fin le plus court que je n'ai jamais vu, et ce afin de protéger les acteurs.
Et oui, ce ne sont pas de vrai clients du taxi, mais ce ne sont pas non plus tous de vrais professionnels. Plutôt des connaissances ou les amis de connaissances de Jafar. La petite Hana, l’avocate Nasrin Sotoudeh et le vendeur de DVD Omid jouent leur propre rôle dans la vie. L’étudiant cinéphile est son neveu. L’institutrice, la femme d’un de ses amis. Le voleur, l’ami d’un de ses amis. "

Au final, ce sera un 7 sincère pour ce film primé à Berlin, car pendant que l'ours dort, le chat, y rend !!