Les rues sont sales, les vies sans valeur.


Un pompiste anonyme et alcoolique va vous faire le plein sans un regard êt sans un merci, et ça tombe bien car vous n'êtes pas là pour ca, mais simplement pour faire le plein et repartir.


Car ce Paris des années 1980 n'est pas celui des beaux quartiers, mais celui des arabes vendeurs de shit et voleurs de mobylettes, des beaufs alcooliques et des rebelles punk des bas fonds.


Coluche est bien la, avachi, le regard vitreux, loin des éclats de rire êt des bons mots auxquels il a habitué le public.


Et force est de constater que son jeu transpire de vérité, car ce personnage au fond du trou de Lambert n'est en réalité pas si loin de la réalité, du Coluche drogué et esseulé de l'époque.


Son quotidien est perturbé par un Richard Anconina (Youssef Bensoussan dans le film) qui joue très bien ce rôle de petit truand sympathique qui reve d'une vie meilleure.


Son jeu sonne vrai, et le lien avec Coluche est évident à l'écran, leur relation devient presque touchante, tant l'un et l'autre semblent trouver dans celle-ci une famille de substitution, quelqu'un qui n'aurait pas de préjugés, de rancœurs ou de mépris.


Agnes Soral joue une Pink nommée Lola, rentrera dans la vie de Youssef qui cherchera à la séduire coûte que coûte. Son personnage évolue dans le film, et son jeu est bien adapté, laissant bien transparaître le pathétique de sa bande de potes punk, puis sa sensibilité de fille perdue en recherche de repères.


Pour rentrer dans le vif de l'histoire, lorsque Youssef est assassiné sous les yeux de Lambert, le film change de ton et devient très dur et extrêmement sombre.


Lambert se lance dans une vendetta pour venger son ami/fils de substitution, pour faire écho à son histoire personnelle, et expier ses péchés.


Il cherchera Lola, qui semblera au fur et à mesure du film capable de lui redonner goût à la vie.


La résurrection de Lambert arrive mais est en réalité impossible, et le film nous épargne un happy end qui aurait sonné faux.


Ce film me fait penser à Taxi Driver sur certains aspects, le côté sale de la vie nocturne de travailleurs désabusés, l'espoir qui semble renaître de retrouver une relation qui donne goût à la vie mais qui disparaît brutalement, puis une femme qui rentre dans la vie de l'anti-heros (beaucoup moins cinglé dans le cas de Coluche que de De Niro il va de soi). Mais quand Travis finit en héros, Lambert finira seulement en héros au yeux d'un flic qui va l'aider à rendre sa justice et éventuellement de Lola, qui semble consciente que cette guerre contre les trafiquants locaux n'augure rien de bon.


Je ne suis pas un amateur de cinéma francais, mai Tchao Pantin m'a offert un très bon moment, touchant et intéressant, en meme teps qu'un flashback dans le Paris glauque des années 1980 dont les films font rarement la publicité...

AntréasGarabdn
9
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le 11 sept. 2016

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